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Critique de Albina


Albina
14 septembre 2018
Un récit rythmé par la liturgie catholique au cours de l’enterrement d’Antonia, une jeune fille morte accidentellement. C’est l’occasion de flash-back incessants et un peu désordonnés qui accompagnent les souvenirs des survivants et notamment du prêtre qui officie, son oncle et parrain, dont la foi n’apaise pas le chagrin. Son enfance est évoquée avec sa passion pour la photo dont elle fera son métier, son amour pour un membre du FNLC, son départ pour la Yougoslavie qui apparait comme un acte de liberté pour échapper aux siens, mais l’enfermera encore plus radicalement dans le cercle de cette violence dont elle a le dégout. Elle ne développera jamais les clichés qu’elle a pris là-bas en temps de guerre, car ils constituent, dans ce cas, le témoignage brut d’une réalité dont l’obscénité la révulse et ne mérite pas d’échapper au temps.
En parallèle, on découvre l’histoire de la photographie à travers la biographie de Rista M. P125 « […] ce n’est pas en tant qu’art que la photographie donne la mesure de sa puissance. Son domaine n’est pas celui des beautés éternelles. Elle tranche le cours du temps comme la Moire implacable et cela, elle seule a le pouvoir de le faire. »
La photographie in fine témoigne de l’irréversibilité du réel et donc de la mort. Elle met en scène notre impuissance. Seule la mémoire a ce pouvoir intemporel de faire revivre le réel dans sa globalité, mais paradoxalement on pourrait objecter à l’auteur : la photographie n’est-elle pas aussi une occasion inespérée de donner des points d’ancrage à cette mémoire oublieuse ?
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