AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de mfrance


Une prose enchanteresse qui déchaîne l'enthousiasme, oui, oui, je ne retiens pas mes mots. Car il est tant de lectures frisant l'indigence stylistique la plus totale, que lorsque l'on rencontre un auteur à la plume vraiment inspirée, on se laisse embarquer avec délices dans le rythme et la beauté de la phrase, même si le discours que nous dispense Jérôme Ferrari entraîne le lecteur vers les abîmes de la médiocrité humaine, la vanité et la vacuité de notre existence.

Libero et Mathieu, tous deux étudiants en philosophie, dégoûtés qu'ils sont de la prétendue supériorité de l'intelligentsia parisienne, pratiquant l'entre-soi sur les plateaux de télévision, décident de revenir aux sources, en l'occurrence leur village corse. Ce qu'ils veulent, c'est du concret. Foin des fumeuses théories philosophiques ! Et recréer un monde parfait en faisant revivre le bar du village, ça c'est du concret sur lequel il peuvent apporter leur patte en redonnant du lustre au bar et de l'animation au lieu de leur enfance.

Trop d'espoir ? d'illusions ? d'idéalisme ? de naïveté ? ou trop de simple idiotie ?
N'ont-ils pas trop espérés de la nature humaine ?
Et sont-ils eux-mêmes si différents de tous ceux auxquels ils vont se heurter ?

La famille Antonetti a traversé toutes les guerres du vingtième siècle, les deux guerres mondiales ainsi que la guerre d'Indochine et la guerre d'Algérie, en y laissant parfois la vie et le plus souvent sa jeunesse, ses illusions et la paix de son âme.

Et la vie de se déliter et de se fracasser, confrontée à l'infinie dureté, à l'implacable cruauté du monde et des civilisations, à la bêtise crasse des administrations, à la stupidité des humains ....
C'est la dure leçon que vont recevoir tous les tristes héros de cette fable où rien ne peut durer, où un monde nouveau ne peut surgir qu'après la mort d'un monde ancien, où nos fragiles existences ne valent rien "car Dieu n'a fait pour toi qu'un monde périssable" aussi périssable que l'empire romain qui paraissait inébranlable !
Toute activité humaine est inévitablement vouée à l'échec, tout comme l'indestructible Rome était destinée au saccage ! Voilà le triste constat que nous assène brillamment Jérôme Ferrari.
"Le monde est comme un homme, il naît, il grandit et il meurt" sermon 81 de Saint Augustin.
Commenter  J’apprécie          316



Ont apprécié cette critique (28)voir plus




{* *}