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Critique de PetiteBichette


AAAAaaahhhhh ! Quelle horreur, une histoire de monstres !
« Nous avons peur du monstre, notamment si ce monstre, c'est nous. Nous sommes monstres dans nos échecs, dans nos appétits, dans nos désirs. » dixit Emil Ferris, l'auteure de cette somme sur les monstres.
Inutile de vous dire qu'Emil Ferris en voit partout des monstres, dans ses corn-flakes le matin, sous son lit, dans la rue, dans une salle de classe. Emil Ferris, dans le livre c'est une petite fille qui s'appelle Karen Reyes. Karen adoore les monstres, d'ailleurs elle se voit comme un loup-garou avec de charmantes canines qui dépassent de sa petite bouche.
Mais qu'est-ce-que c'est que ce bouquin ? et puis surtout, je grince des dents rien que d'y penser, voilà un sujet qui n'est pas du tout pour moi ! en dehors de toute zone de confort !
Les zombies c'est ridicule non ? (je crois que je vais pas me faire que des ami.es là), les films d'horreur - je prends mes jambes à mon cou-, le gore - non mais ça va pas la tête ? y a pas assez de cinglés dans la rubrique faits divers, il faut en plus en accueillir dans son salon, sur son strapontin dans le métro ou dans son lit ? Ah désolée, mais ça sera sans moi !
Pas mal rebutée par le graphisme de la couverture, j'avais déjà dû lire une ou deux chroniques par ci par là sans que cet OLNI retienne mon attention, allez hop, les monstres, c'est par ici la sortie...
Et puis, il y a quelques jours, par le hasard d'un peu de surf sur babelio, je retombe sur ce roman graphique, sans vraiment en avoir entendu parler avant. En 2017, je ne savais même pas que babelio existait (euh, oui, ça y est vous savez maintenant, c'était moi … Pas taper hein ???)
Et puis là, tout de même, je me dis qu'il y a un truc pour mériter tous ces avis dithyrambiques. 4,36 étoiles de moyenne pour 1 155 notes, excusez du peu …
Alors ma curiosité l'emporte, et je décide de m'y frotter un peu à ces monstres, juste pour voir… Mazette quel poids ce truc ! c'est le Bottin des monstres ou quoi ?
Au premier abord, je ne suis pas plus convaincue que ça, ces grandes pages avec ces reproductions hallucinées de couvertures de magazine des années 60 aux couleurs psychédéliques, bof…
Mais bon, maintenant que je l'ai en main, ma curiosité est tout de même piquée par le coup de crayon bluffant… C'est trop tard maintenant, je ne vais pas me dégonfler, alors zou, j'embarque.
J'arrive chez moi, et regarde à nouveau le susdit pavé. Réflexion faite, là on n'est plus dans le pavé, on approche du piédestal, heureusement que je n'avais rien rapporté d'autre de la médiathèque, je me serais me cassée le dos...
Reprenons cette couverture, Bizarre, vous avez dit bizarre ? La couverture avec cette femme au visage bleu, quel sentiment de malaise … En plus l'auteur s'appelle Emil mais c'est une femme, ça aussi c'est louche…
Et puis surtout, damned ! l'éditeur n'a pas mis de numéros de pages ! Quelle horreur ! ça c'est bien pire que tous les monstres du bouquin ! Monsieur Toussaint Louverture, c'est carrément rédhibitoire, je NE PEUX PAS lire un livre s'il n'y a pas le nombre de pages ! C'est la première chose que je fais quand j'ouvre un bouquin, avant même de savoir de quoi ça parle, j'ai BESOIN de savoir le nombre de pages… Ben oui, après je fais des calculs presque savants (bon alors là j'en suis au quart, aux deux-tiers, … j'espère que vous êtes impressionnés par mon excellent niveau en calcul mental). Mais là comment je fais ?
Et puis d'abord, c'est quoi cette histoire de monstre ? Je n'ai plus 8 ans ! Quoique … tout le monde n'est pas de cet avis …
Alors j'ai regardé par le trou de la serrure ce que fabriquait Karen, la petite-fille loup-garou. En fait, ensuite la serrure s'est agrandie, et par un tour de passe-passe étrange elle s'est transformée en tableau. Et là, je ne comprends pas ce qui s'est passé, je me suis penchée en avant, encore et encore, et j'ai basculé à l'intérieur du tableau. Quand je vous disais que c'était bizarre, vous me croyez maintenant ?
De l'autre côté du tableau, j'ai rencontré une foule de personnages qui s'avèrent assez attachants ; Karen bien sûr, sa mère, son frère, son amie imaginaire, … et finalement il n'est pas compliqué de se couler dans l'histoire. Cependant, je ressors de cette lecture un peu éparpillée façon puzzle. C'est foisonnant, peut-être un peu trop de thèmes sont abordés, on ne sait plus bien où donner de la tête au sens propre comme au figuré. Quelques trouvailles graphiques sont remarquables, comme l'idée de reproduire un cahier avec des spirales et des interlignes, pour donner l'impression d'être en train de regarder les dessins de Karen sur son cahier d'écolière par-dessus son épaule.
J'ai trouvé particulièrement attrayantes graphiquement les grandes planches avec les portraits, et celles où l'auteure reproduit des oeuvres d'art permettant à Karen de littéralement entrer dans les tableaux, tout en nous permettant de glisser un regard nouveau sur ces oeuvres.
Les portraits croisés des deux héroïnes, Karen et Anka (la voisine qui habitait au-dessus de chez Karen mystérieusement décédée) sont très réussis et touchants.
Cependant, si je ressors de cette incursion au pays des monstres impressionnée par l'incroyable graphisme, l'histoire est assez alambiquée, extrêmement noire, tous les personnages filent le bourdon pour des raisons diverses et variées, et je suis parfois restée en marge de certaines horreurs, le curseur étant poussé parfois trop loin pour moi (en particulier les pages avec les pédophiles) et certains passages sont restés confus.
Après avoir ingurgité ces monstrueuses 416 pages (j'ai juste réussi à trouver l'info du nombre total de pages), je reste mitigée et paradoxalement sur ma faim puisque le tome 2 ne devrait pas sortir avant janvier 2024, sa sortie ayant déjà été repoussée à plusieurs reprises aux États-Unis (alors après le temps qu'il soit traduit…). Je me ferai bien un petit film d'horreur en attendant, pas vous ? (naaan, je blague…)


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