Dans la ville

Un livre fort sur un sujet on ne peut plus d'actualité. Dans ce livre, la narratrice nous amène rencontrer ceux que bien souvent on ne voit pas, ou qu'on ne veut pas voir. Ces hommes et ces femmes qui habitent dans un coin abrité du magasin de quartier, sur un banc, au fond d'un parking ou quelque part sur un trottoir.

Chaque soir, on la suit dans ses maraudes, toutes uniques et imprévisibles, pour découvrir le froid, la faim, le manque de sécurité ... Elle nous parle de la dureté de la rue, ce phénomène qui rend invisibles aujourd'hui des centaines de milliers de gens en France mais aussi du racisme, du sexisme de la rue. On découvre l'histoire d'hommes et de femmes bien différents, on se surprend des fois aussi à s'imaginer si un jour c'était nous. Ces personnes qui finalement tentent juste de vivre ou de survivre comme ils peuvent.

J'ai été bluffée d'être à ce point immergée dans l'expérience littéraire et en même temps, par la pudeur dont l'autrice fait preuve envers ces personnes. Comme s'il y avait un côté voyeur à en dévoiler un peu trop, pour ces personnes qui sont pourtant exposées à la vue de tous.

Ce livre m'a profondément touchée. Il est très court et on aurait envie de le continuer. Parce que de ce livre et de ces mots se dégagent une humanité puissante, une résilience, un courage ... et m'a fait ressentir un profond respect pour toutes ces bénévoles. Ce livre m'a donné envie d'en savoir plus aussi, de lire, me renseigner pour rendre visible ces invisibles et aussi de m'engager.

Pour moi, c'est une pépite que nous offre Flammarion pour cette rentrée d'hiver !

On les voit sans vraiment les voir...On les remarque, on apporte parfois une aide... et puis on retourne à nos petites vies bien tranquilles.

Dans ce roman, il est question des maraudes, ces rencontres recouvertes de nuit et presque secrètes. J'ai beaucoup aimé ce livre. C'est une bulle de quelques pages dans un univers que peu de monde connaît. On y suit des bénévoles qui vont à la rencontre des sans abris. On découvre des gens meurtris, des gens qui ont de l'espoir, ceux qui ne veulent aucune aide, ceux qu'on soupçonnent de trafic des produits...

Et puis au milieu de tout ça, dans l'odeur de la soupe lyophilisée et du café, les bénévoles deviennent aussi d'autres personnes pendant quelques heures. Des gens à qui on dit "c'est bien ce que vous faites" et qui ont envie de crier "c'est juste normal".

C'est un roman qui fait réfléchir et qui, en même temps créé une parenthèse dans un monde qui laisse trop de gens derrière lui.

Un premier roman magnifique sur les maraudes parisiennes.
On y retrouve différentes personnes sans domicile fixe qui ont des parcours de vie divers et tous plus touchants les uns que les autres.
C'est un récit très humain qui n'est pas du tout dans le dramatique mais qui montre la réalité de la situation, celle des oubliés du quotidien devant lesquels on passe tous les jours sans même y prêter attention.

Un récit à mettre entre toutes les mains !