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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Elodie Fiabane aussi s'intéresse aux marginaux, aux clodos, aux SDF, aux laissés pour compte. Dans la ville est son premier roman, écrit avec son coeur, ses tripes et son oeil de cinéaste.

Dans cette ville qui est la sienne, la narratrice a deux vies. le jour, elle est Maman et salariée. Et une nuit par semaine, elle revêt l'uniforme de l'Institution pour porter secours aux invisibles. Un café, une soupe, un sandwich. Un duvet, des vêtements, des affaires de toilette. du temps, même si ce ne sont que quelques minutes, car d'autres attendent… Un regard, un sourire, une main tendue. Une cigarette, même si le chef désapprouve. Quelques confessions, sur la vie d'avant, le désoeuvrement, le froid, l'alcool, la solitude.

La ville comme théâtre, où deux espaces cohabitent sans se voir ni presque se toucher. Dont certains acteurs ne deviennent visibles que si on les regarde, si on ose les approcher et deviner leurs besoins immédiats.

Car les nuits parisiennes, c'est aussi cela : non loin des palaces, des restaurants étoilés et des théâtres dorés, le souffle nauséabond mais tiède d'une grille de métro, le renfoncement d'une porte cochère, une tente de fortune sur chantier déserté, un banc en bord de Seine.

Dans la ville est en librairie depuis le 17 janvier 2024.
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"Dans la ville", la narratrice est anonyme, habite à Paris et plusieurs fois par mois elle participe à des maraudes de l'Institution qui vient en aide a ceux qu'on ne voit pas, aux sans-abri. Des maraudes, ce sont des tournées durant la nuit, faites par des associations pour savoir comment vont ceux qui dorment dehors, pour leur apporter de la nourriture, des vêtements, des soins, des duvets, des affaires de première nécessité..

Aucune maraude ne ressemble à l'autre, chaque endroit et chaque personne à son propre parcours, ses propres peurs, ses propres questions, attentes, rêves, désirs, solutions.. Ce roman est comme une sorte de multitude de chroniques, comme un reportage, où les portraits se dévoilent : Tatiana, Frédéric, Désiré, Stella, Thomas.. des êtres uniques dans une ville qui ne s'arrête jamais, des vies bouleversées, des destins anéantis..

Elodie Fiabane arrive avec humour, simplicité, finesse et beauté à faire de ces sans-abris des portraits uniques, inoubliables et captivants. A la fois tendre mais totalement cruel, ce premier roman ne peut laisser indifférent, il nous laisse voir le monde qui nous entoure autrement.

Un premier roman d'actualité, engagé, qui donne un coup de projecteur à des vies oubliées mais bien présentes dans nos vies. Un roman-témoignage fort, puissant et sincère !
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Beaucoup de tranches de vie des "personnes de la rue" comme je préfère les appeler. Avec ce roman, on pourrait les appeler "les exclus de la ville" : Élodie Fabiano réussit très bien à humaniser la ville, violente, agressive, clivante, qui finalement déshumanise ces pauvres. Je trouve ça très réussi et très engageant pour le lecteur qui se trouve du bon côté mais tout de même dans cette ville.
Je connais cet univers de la rue, l auteure présente ces hommes et ces quelques femmes sans pathos exagéré, sans mièvrerie, sans jugement.
Les réflexions sur les motivations des bénévoles, sur la vie entre bénévoles, sur l évolution du personnage du narrateur auraient pû être plus creusées : le roman s'apparente pour moi davantage à un écrit journalistique, à des courts témoignages de maraudes qu'à un roman.
En tout cas bravo pour ce premier roman !
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Dans ce roman autofictionnel, la narratrice décide de s'engager comme bénévole dans une association « L'institution » qui effectue des maraudes la nuit pour aider les sans-abris du XIIIème arrondissement de Paris. Les bénévoles vont à la rencontre des personnes pour échanger, proposer des repas, produits d'hygiènes et/ou vêtements.
Avec humour et bienveillance, Élodie Fiabane nous relate ses rencontres. Elle dresse le portrait de ces personnes, mais aussi des bénévoles qui l'accompagnent lors de ces sorties. L'auteure réalise les maraudes dans son quartier qu'elle découvre différemment. Elle se rend compte qu'elle ne croise pas les personnes sans-abri dans la journée mais qu'ils ont des habitudes et reviennent souvent dans la même rue pour dormir. Elle questionne sa place de « domiciliée », dresse des réflexions sociales et nous montre l'insuffisance des politiques publiques en matière de droit au logement.

« Dans la ville » est un roman profondément humain et engagé qui nous parle d'exclusion sociale et nous montre une réalité difficile et violente sans aucun misérabilisme.
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J'ai lu et aimé :
DANS LA ViLLE de Élodie Fiabane
@flammarionlivres 172 pages .

Def. Maraude :
Tournée de rue qui consiste à aller rencontrer les personnes sans domicile fixe et sans abri qui ont besoin d'aide .

Ils s'appellent Stella, Mike, Tatiana, Désiré, Mohammed, Bertrand et tant d'autres . Des silhouettes assises ou couchées, cachées, protégées du regard mais pas du froid . Au fond d'un parking, au coin d'une rue, sous un arbre, dans les lieux peu éclairés ou les replis de la ville .
Ils s'appellent Félix, Gaëlle, Adrien … les membres de l'institution, tous bénévoles . Ils parcourent la ville qui dort, en soirée de maraude, en missions de premier secours, avec l'envie d'alimenter le petit feu, le besoin d'aider . de la soupe, du café, de l'eau, des sandwichs, parfois un soutien à gorge, juste une serviette, une plaie à soigner, une musique à partager . Ils distribuent des petits bonheurs . Et Il y a ceux qui discutent, ceux qui ne veulent rien, ceux qu'on découvre, ceux qui dorment, les amochés, les paumés, les fidèles malheureusement !. Tous amorphes, hébétés, frigorifiés, abandonnés !. C'est l'autre nuit parisienne, l'envers du décor, le revers de nos grandes villes, le reflet de la fragilité de nos vies .

[ le corps s'habitue à moins, moins de nourriture, moins de chaleur, moins d'hygiène . le corps se fait tout petit, se fait à tout, puis il meurt ]

Réel imposé . Réalité augmentée . Honte activée . Instants partagés . Sans abris oubliés !.

Un premier roman fort et percutant . La dure réalité de la vie . La vérité de notre époque .
Les mots qui claquent . Les rencontres qui gonflent le coeur . La tristesse de ces situations .
Un premier livre réussi et très intéressant , qui fait réfléchir !…

Une pensée pour tous ces hommes et femmes dans la rue en cette période de Grand Froid
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L'utilitaire de L'Institution parcourt en soirée le XIIIème arrondissement de Paris, à la rencontre des sans-abris, pour la plupart des habitués mais aussi des nouveaux qui se sont installés dans le quartier.
Après avoir suivi une formation de secouriste , la narratrice, une mère de famille de 36 ans au chômage, vient d'intégrer une équipe de maraude en tant que stagiaire.
Dans un style fluide et vif, l'auteur nous plonge dans la misère sociale de la capitale, à travers le regard neuf de cette nouvelle bénévole. Elle nous montre l'importance de maintenir le lien social, quelle que soit sa condition. Ce livre retranscrit à la fois les motivations des maraudeurs et les différentes formes de la précarité. Il nous incite également à regarder différemment ceux que nous croisons dans la rue.
Lien : https://www.carnetsdeweekend..
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La littérature a ceci de particulier qu'elle nous permet de vivre plusieurs vies en peu de temps, d'éprouver des expériences qui nous rendent plus humains en déplaçant ou enlevant nos oeillères, celles-là mêmes qui ont été façonnées par notre capital culturel, le savoir emmagasiné, nos rencontres, les épreuves surmontées, etc.
C'est un passage radio de l'autrice qui m'a convaincu de me plonger dans le monde des maraudes à la rencontre des sans-domicile-fixe, ceux que l'on croise et que l'on fait mine le plus souvent de ne pas voir, par gêne ou par égoïsme. (https://auvio.rtbf.be/media/les-sequences-du-mug-le-mug-d-ouverture-3185328)
J'ai lu "Dans la ville" d'Elodie Fabiane juste après "Que notre joie demeure" de Kévin Lambert. Autant dire que ce fut un grand écart (et pas seulement sur le plan de la forme, ce livre-ci étant, lui, dépouillé, sans fioritures, en adéquation avec le sujet abordé). Avec Kévin Lambert, on suivait la déchéance d'une "starchitecte", puis sa rédemption (quoique ambivalente). Céline Wachowksi était rendue responsable de la gentrification de Montréalsuite à un ultime projet futuriste et pharaonique. L'accroissement des inégalités et les effets funestes pour les plus vulnérables qui n'arrivent plus à assumer les coûts inhérents à leur logement donneront lieu à des mouvements de protestation qui, avec la désertion de son conseil d'administration, précipiteront sa chute.
Avec Élodie Fabiane, on part à la rencontre des sans-domicile-fixe et des sans-abri. Ceux-ci ne sont pas des personnages fictifs puisque l'autrice rend compte des maraudes auxquelles elle a régulièrement pris part dans le 13e arrondissement pendant plusieurs mois.
Ces laissés-pour-compte sont surtout des hommes, ce qui interroge Elodie Fabiane puisque les femmes seraient 40% à dormir dehors. C'est parce que “Souvent, les femmes à la rue s'invisibilisent. (...) La nuit, elles cherchent des cachettes pour échapper aux agressions, souvent dans des parkings ou sous des escaliers. Et le jour, elles vont aux bains-douches, elles se pomponnent. Occulter sa condition sociale est un processus physique : c'est cacher son corps à la ville, le laver, le maquiller, le parfumer, le déguiser.” (pp.36-37)
La narratrice a quelques bons mots pour dire que ces situations extrêmement précaires et potentiellement mortelles ne sont pas naturelles mais sont le produit de nos sociétés. On peut toujours rétorquer qu'il y a “toujours” eu des sans-abri mais “Au Moyen ge (du Ve au XVe siècle), les vagabonds mendiants [étaient] intégrés dans la société pour des raisons théologiques et plus précisément grâce à la religion. Les pauvres dispos[aient] d'un véritable statut social : tandis qu'ils ach[etaient] leur salut par leur grande pauvreté, les riches l'obt[enaient] grâce à eux par la charité”. (https://lessdfblog.wordpress.com/les-sdf-du-moyen-age-a-aujourdhui/) Les choses ont bien changé dans un monde qui en est venu à consacrer le capitalisme et la propriété privée. “Si t'as pas 1.000 balles de caution et 500 de loyer chaque mois, tu dors dehors. (...) La maladie soignée par Médecins du Monde est celle de la propriété. Ils dorment dehors et chopent des ulcères, des gangrènes, des parasites, des maladies exotiques comme l'éléphantiasis, et des maladies locales comme le cancer.” (p.26) “Son urgence n'est devenue médicale que par ignorance de l'urgence sociale.” (p.65)
Si vous avez lu “Que notre joie demeure”, vous y ne pourrez pas ne pas y penser en lisant le passage sur le parking du futur (p.38) ou celui sur les tours DUO, propriété d'Ivanhoé Cambridge qui - comme son nom ne l'indique pas - est liée à un fonds de pension québécois (coucou Kévin encore). (“Thomas était là avant les travaux. (...) Les grues sont venues avec des camions malaxeurs de béton, il a été encerclé sans être chassé et c'est pire. lls ont fait comme si j'étais pas là.” p.143)
Un conseil, ou une “reco” comme ils disent entre eux : lancez la b.o. des Gardiens de la Galaxie 3 avant de tourner la première page…
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Maintenant, je regarde les SDFs différemment.
SDF n'est pas un statut discriminant. Ainsi que l'écrit Élodie Fiabane, le SDF habite quelque part, et il revient toujours au même endroit pour dormir.
Dans la ville ne sombre pas en une compassion larmoyante. le point de vue de l'autrice est du côté de l'uniforme, de la bénévole d'une association caritative en mission maraude.
C'est un autre point de vue.
Pourquoi des bénévoles participent à des maraudes nocturnes ?
Il n'y a pas de profil type de bénévole, comme il n'y a pas un type de SDF.
Plutôt une galerie d'individus tous différents dans leur engagement ou leur destinée.
Élodie Fiabane constate et n'apporte pas de réponse attendue.
Un récit léger et assumé.
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Dans la ville, au coin d'une rue, dans une voiture ou à l'abri, vivent ceux qu'on appelle les sans domicile fixe. La narratrice part à leur rencontre une fois par semaine, travaillant bénévolement pour l'Institution, qui leur fournit du pain, un café, de la soupe ou encore des produits d'hygiène ou des vêtements. le mot d'ordre : ne pas les déranger mais leur apporter un peu de soutien et échanger avec eux, le temps d'un instant.

Un roman pleinement ancré dans la réalité, qui fait réfléchir au sort des personnes qui vivent dehors. A travers de petits chapitres, on explore des petites tranches de vie où l'humain tient une place considérable et nécessaire. Reste qu'il y a encore beaucoup de chemin à parcourir avant de pouvoir faire bouger les choses…
Un beau premier roman.
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