2 /ERBAUT
Dessiner dans la rue
Un bloc à la main
assise à même le sol
au qui-vive l'œil
elle dessinait au crayon
des motifs d'insaisissable
ne se devinait
rien de ce qui s'esquissait
gestes ou la rue
à figurer clairs
en traits précis l'inconnu
d'un jour trop banal
son corps dans l'indifférence
à quoi n'était pas regard
et le sien seul
elle invisible aux passants.
p.24
2 /ERBAUT
En gare
Les quais le matin
un désert dans la lumière
un jeune homme assis
seul sur son banc dos tourné
contemple ce qu'il ne voit
l'horizon figé
derrière lui on se presse
mais il n'entend pas
part son train manqué
il ne pouvait le savoir
aussi éperdu
l'œil rivé à la mémoire
et son œuvre souterrain.
p.23
1 /OUVERTURE
Hasard de voyage
…
Ses yeux s'ouvrent
ils laissent un monde
d'inconcevables transparences
l'avenir redevient son hasard
ses yeux se ferment
ses yeux s'ouvrent
continuent les pulsations
les pas reprendront le chemin
de se perdre
le monde est obscur
la vie demeure d'insondable.
p.17
1 /OUVERTURE
Hasard de voyage
Il est couché
immobile
dans la chambre noire
close sur lui
où commence le vrai voyage
en lui demeurent deux mouvements
seuls perceptibles
un souffle un pouls
chacun donne mesure
vitale
expirer
en contrepoint
inspirer
sur la basse continue
systole-diastole
ces formes liées
…
p.11
à figurer clairs
en traits précis l’inconnu
d’un jour trop banal
son corps dans l’indifférence
à quoi n’était pas regard.
le jeu de ce qui s’écrit
dramaturgie
fluide ou plus âcre
le poème se pose
ou son refus
aux murs se projettent
images que crée son rêve
le rythme toujours même
le rythme autre à jamais
systole-diastole
un ensemble bat aux tempes
le vivre
brèves formes fuguées
qu’on ne sait d’où venues
et tenues pour un temps
la vie anamnèse simple
ce qui n’a pas forme
ce qu’on oublie vite
qui fait la pulpe du temps