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Critique de BazaR


Difficile de connaître un homme qui a laissé si peu d'éléments pour le connaître.

Ça m'a surpris. Je croyais naïvement que Jacques Carier avait laissé des monceaux de documents directs ou indirects en relation avec ses voyages au Canada. Que nenni ! du coup, l'imagination a énormément d'espace pour se dégourdir les jambes.
Jacques Cartier donc, le premier frenchie (heu… Breton, pardon. A cette époque la Bretagne n'est française que depuis peu) à remonter le Saint-Laurent aux rives alors habitées par de nombreuses tribus d'indiens Iroquoiens (apparemment ce ne sera plus le cas quand Samuel de Champlain reviendra par là quelque 70 ans plus tard).

Comment s'y est-il pris ? Brutal à la Cortès, Rusé mais violent à la Pizarro ? Plus diplomatiquement ?
L'album joue le parti pris du diplomate qui ne perd pas de vue son objectif final : la colonisation de ce pays au nom du Roi de France. Il sait qu'il a besoin d'alliés sur place, qui connaissent le terrain. Les indiens sauveront d'ailleurs la mise des marins lors d'un terrible hiver où ils apporteront un remède efficace contre le scorbut. Il recherche les bonnes relations avec les locaux, afin de remonter le fleuve sans risque, destination les villes de l'intérieur qui, paraît-il, regorgent de richesses. Mais il est rusé et n'hésite pas à porter des coups pendables aux autochtones quand il en estime le risque modéré.

Les auteurs font porter le chapeau de la soudaine tension des relations avec les Iroquoiens aux nobliaux suffisants qui accompagnent Cartier lors de son troisième voyage (dont il n'est d'ailleurs pas le chef) ; un peu comme dans le film 1492 pour Christophe Colomb.

J'ai appris une chose importante : Alors que le pape Alexandre VI (Borgia de son état) réalise le partage du monde entre Espagnols et Portugais au traité de Tordesillas, François Ier finit par l'envoyer bouler. Pas question qu'il obéisse. Les terres découvertes par les Français seront françaises, point. La cristallisation du pouvoir de la péninsule sur le monde n'aura pas lieu.

J'ai beaucoup apprécié le dessin de Denis-Pierre Filippi que j'avais découvert dans Colonisation. Il maîtrise grave la nature, et ses personnages presque manga sont adorables.
Le dossier est de très bonne qualité également, malgré le manque de matière première.

Encore une bonne pioche Explora 😊
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