Offshore

Tout en prenant une douche, j'élabore des stratégies toutes plus astucieuses les unes des autres. Il me faudra embaucher de nombreux domestiques, dont un attaché à la surveillance de mes aquariums. Et si, dès à présent, je délimitais une zone de sécurité interdite à tout individu mesurant moins d'un mètre vingt ? Une clôture électrifiée les empêcherait d'entrer. Je pourrais aussi faire construire une casemate en béton au fond du jardin...

D'humeur joyeuse, j'éclate de rire. Mon pauvre Eric ! Si tu crois que tu vas plumer une oie blanche, tu te trompes. Mais laissons-le penser le contraire ! La victoire n'en sera que plus savoureuse. Dans un silence où la jovialité le dispute à la concentration, je bats méthodiquement les cartes, puis en distribue cinq à chacun. Trois, Six, Sept, Valet et Dame. Flûte ! Je n'ai reçu qu'une "carte haute par la reine", soit l'une des combinaisons les plus défavorables. Pour autant, je veille à arborer une mine réjouie.

J'ai tenté de l'amadouer en lui montrant tous les équipements de la Land Rover. Elle a ignoré le minibar bien rempli, ainsi que l'écran à plasma au plafond. Une fois arrivé au yacht, j'ai senti cependant qu'elle se détendait. En effet, rien n'est plus impressionnant que le bateau de luxe de mon père. Il le réserve pour éblouir ses clients et faciliter la signature de ses contrats. Mais cette semaine, il sera à nous ! Rien que pour ma belle croupière et moi.

Comment se comporter quand votre séduisant patron vous enlace étroitement ? Peut-on l’embrasser ? Impossible ! Ce ne serait pas correct. Il serait bien capable de me traiter à nouveau d’aguicheuse. Le toucher alors ? Mon dieu ! J’en meurt d’envie. Lui ne s’en prive pas…

Chapitre 4 : Le pari :
Éric :
" - Que voulez-vous parier ? De l’argent ? finit-elle par me demander d’un ton revêche.
Génial ! J’ai réussi à percer sa cuirasse de placidité.
- Votre petite culotte !
- Vous n’y pensez pas.
Oh que si ! Je ne pense qu’à ça. Et à bien d’autres choses encore ! J’ai dû pousser le bouchon un peu loin, car elle me dévisage comme si je lui avais annoncé que j’avais de l’herpès. Cependant, elle se ressaisit très vite. Je la vois prendre une grande inspiration et carrer les épaules, tout en réprimant une grimace de dégoût. Mademoiselle « Parfaite » n’apprécie pas mon humour. Elle risque de ne pas du tout aimer sa croisière.
- Je veux une contrepartie.
- Une quoi ? m’étranglé-je en avalant ma salive de travers.
Alors là, elle m’épate ! Je suis loin de l’avoir effarouchée, à ce que l’on dirait.
- Si vous perdez, vous aurez droit à un gage, ajoute-t-elle d’un air satisfait.
Je pars d’un éclat de rire qui ne parvient pas à la déstabiliser. Ses yeux verts, d’une profondeur insondable, ne lâchent pas les miens. Pour un peu, j’en serais presque intimidé. En fait, j’en suis tout émoustillé et je bande comme un fou.
..."

Chapitre 2 : Un dossier bien ficelé :
Éric :
" Et n’oubliez pas votre maillot de bain ni vos tenues sexy ! ai-je envie d’ajouter, tandis que je prends congé de Mlle Gensac.
Isabelle Gensac. Une belle brune de vingt-six ans qui anime la table de roulette française de mon casino et qui vient d’allumer un incendie dans mon caleçon. J’étouffe, je me consume. Ses yeux verts fendus en amande m’ont marqué au fer rouge. Il ne me reste plus que deux solutions : soit je pars directement à la douche – de préférence gelée –, soit je me masturbe salement tout en imaginant m’attaquer à ses fesses rebondies. Non, ce n’est pas une bonne idée. J’attends des investisseurs qui ne vont pas tarder à arriver.
Alors, cesse de penser à elle ! grogné-je, frustré.
Le problème, c’est qu’à force de travailler sur le dossier Gensac, j’en rêve la nuit. Cette femme ne sort plus de ma tête. Je connais tout d’elle. Tout ! Depuis ses mensurations et ses goûts culinaires jusqu’à l’état de son compte bancaire en passant par ses projets d’avenir. Elle souhaite se marier avec son clampin d’agent immobilier et concevoir des enfants. Grand bien lui fasse ! Mais auparavant, je la mettrai dans mon lit.
..."

Chapitre 1 : Prime exceptionnelle :
Isabelle :
" ...
- Faites vos valises, vous partez demain soir, ajoute-t-il.
Sur ces mots, il se lève brusquement de sa chaise et vient à ma rencontre. Si vous saviez comme son annonce me comble de joie ! Je suis si excitée par la perspective de prendre enfin du bon temps que mes jambes tremblent. Le soleil, la mer et moi ! Dites-moi que c’est vrai !
Je fais quelques pas en arrière, afin de m’appuyer au dossier d’un fauteuil. Mon patron m’intercepte avant que j’aie pu l’atteindre. Ses mains me saisissent par les épaules et m’empêchent de chanceler. Aussitôt, je me redresse. C’est alors que je me retrouve nez à nez avec son torse puissant. Bon sang ! Cet homme a un corps d’athlète.
- Tout va bien ? me demande-t-il d’un ton bienveillant.
..."