Mage de bataille

Je n'ai pas aimé, tout bonnement.
Pourtant le bouquin est bien écrit et franchement accessible à tout public (j'y vois une lecture jeunesse...)
Mais, de mon point de vue, il y a un sacré hic : On n'y crois vraiment pas !

# Malgré une 4eme de couverture dithyrambique à la limite du fake qui balance que l'univers est "extrêmement riche et détaillé"(sic)(mon oeil !), l'auteur tisse un univers qui ne tient pas debout, un univers patchwork qui manque cruellement de cohérence et de vraisemblance.
Pour preuve l'utilisation d'un vocabulaire bric-à-brac qui nuit littéralement à la cohésion du récit. Prenez la carte fournie en début du livre, on y trouve des mots en grec (Achéron, Thrace), en latin (ire), de l'anglais (maiden), du gallois (Caer Dour, Beltane), bref un vocabulaire salmigondis qui n'a aucune cohésion, on a l'impression que l'auteur a ouvert son "Google trad" et s'est fait plaisir sans creuser outre mesure. Même les noms utilisés pendant le récit prêtent à rire (le corps des dalwhinnies...c'est le nom d'un whisky ! Quant à la vieille langue de Férocie ("Pot Mirosi tu") c'est du roumain !). Bref 1 univers prédigéré, mal fichu, issu d'1 bricolage peu probable qui flirte avec l'indigence intellectuelle.

# Quant à la fantasy, qu'on nous annonce épique, on a un héro "anti-héro", pénible, gringalet, mais d'une force mentale trempée dans l'acier, qui geint et gémit pendant 300 pages, et pire, qui est prédestiné pour devenir mage, donc n'a pas grand chose à faire ou à prouver, tout lui tombe dessus de façon innée (comme de voler sur un dragon, hop en 3 lignes c'est réglé).

# Quant à son entrée dans l'académie, qui ne sert à rien (puisqu'il est né mage), on n'adhère pas non plus (avec le sempiternel méchant cadet tortionnaire et le souffre douleur).

# Je passe sur l'armée des possédés censés être inarrêtables et insensibles mais qu'on peut tuer d'une flèche bien placée (dans la tête vous dis-je !).

# Quant au bestiaire, des démons (à l'ancienne, avec des cornes, issus du 7eme niveau de l'enfer...c'est du Dante ça non ?) côtoient des archidémons (Marchio Dolor, tiens de l'italien), des anges (noirs évidemment) et des dragons de différentes couleurs pourvus qu'ils ne soient pas noirs (mais qu'est-ce qu'ils ont tous contre le noir...?)

# Les personnages sont très inégaux, Falco Danté est insupportable. Celui d'ailleurs qui s'en sort le mieux c'est Malaki.

Bref, un récit léger qui manque cruellement de cohérence auquel il est difficile d'adhérer sauf à vouloir lire un roman "no brain" histoire de reposer ses méninges. Pourquoi pas en effet mais moi sincèrement j'aspirais à mieux.