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Critique de oiseaulire


Toujours efficace, Cynthia Fleury redéfinit dans ce court tract de 48 pages édité par Gallimard, le soin comme nécessaire au fonctionnement et à la reproduction d'un tissu social sain et à l'accession de chaque individu au statut d'être humain. Elle réfute la définition du soin du philosophe Yves Michaud, non seulement caricaturale, mais encore erronée : ce dernier en effet enferme la préoccupation du soin à l'autre aux frontières de la vie privée et considère son extension à la chose publique comme un dangereux jeu de bisounours, aveugle aux nécessités politiques, dans un monde livré au terrorisme et à la dissolution.
Yves Michaud attribue au terme "soin" un sens trop restrictif. Sans doute est-il victime du préjugé qui relègue cette pratique à la sphère du féminin, la dévaluant ipso facto comme extension d'un rôle maternel...
Or le soin, comme prise en considération de l'autre, traverse tout le travail humain, il en est une composante essentielle, et il n'a pas de sexe de prédilection.

Bien que Cynthia Fleury ne le nomme pas, Machiavel lui-même ne considérait-il pas que la politique doit se faire avec le minimum de mal pour être efficiente ? Certes on ne peut considérer que le penseur florentin ait inclus le "care" dans ses conseils au Prince, ce serait un archaïsme ridicule. Mais déjà on n'en voit pas moins l'empreinte se dessiner en creux : le souci de réduire le mal en politique (violences, trahisons, guerres) au strict nécessaire à l'intégrité de l'Etat et au bien général, ne révèle-t-il pas la préoccupation de réduire les souffrances génératrices de désordres ?

Il faut lire ce court essai.
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