Citations sur Aventures au coeur de la mémoire (38)
Jadis, les hommes ne pouvaient rien faire d'autre de leurs pensées que de s'en souvenir. Ils n'avaient pas d'alphabet pour les transcrire, pas de papier sur lequel les consigner. Toutes les idées qu'ils voulaient préserver, ils devaient les garder en mémoire. Toutes les histoires qu'ils souhaitaient raconter, toutes les valeurs qu'ils cherchaient à transmettre, toutes les informations qu'ils avaient à communiquer, ils devaient les retenir dans leurs têtes.
Plus l’image est vivante, plus elle a de chances d’adhérer au lieu qui lui est assigné dans le palais de mémoire. Ce qui fait un grand mnémoniste, étais-je en train de comprendre, c’est sa capacité à créer sur-le-champ ce genre d’images luxuriantes, de dépeindre dans son esprit des scènes si particulières, tellement hors du commun qu’elles ne risquent pas d’être oubliées.
Chaque individu peut avoir des dizaines, des centaines, peut-être même des milliers de palais de mémoire à sa disposition, chacun conçu pour préserver un type particulier de souvenirs.
L’idée consiste à recréer par la pensée un espace quelconque, un endroit que l’on connaît bien et que l’on peut facilement visualiser, puis à le peupler avec des images associées aux choses dont on veut se souvenir. Connu sous le nom de « méthode des loci » par les Romains, ce type de construction mentale devait être baptisé plus tard « palais de mémoire ».
De fait, l’essentiel de notre personnalité et de nos pensées – la substance centrale de notre individualité – est enchâssé dans des souvenirs procéduraux qui sont hors de portée de la conscience.
De façon étonnante, il réussit bien mieux à lire les mots qu’il avait déjà vus auparavant que les autres. Ces mots dont il n’avait pourtant aucun souvenir conscient avaient laissé une trace quelque part dans les profondeurs de son cerveau.
Naître dans la peau d'un poussin, ce n'est déjà pas un sort très enviable. Mais naître dans la peau d'un poussin mâle, c'est particulièrement signe de malchance.
Les trucs qui retiennent ton attention sont plus faciles à mémoriser que les autres et l’attention n’est pas aux ordres de ta volonté. Il faut la stimuler par les détails. En créant dans ton esprit des images minutieuses, attachantes, vivantes, tu es à peu près sûr de stocker un souvenir robuste et fiable. Alors force-toi à imaginer l’odeur tellement agréable de l’ail mariné – et exagère son intensité. Imagine que tu goûtes l’ail mariné – et laisse son parfum imprégner tes papilles. Et pendant que tu fais tout ça, bien sûr, veille à te trouver en pensée devant ta maison, sur l’allée du garage. »
Il commence par une distinction entre la « mémoire naturelle » et la « mémoire artificielle » : « La mémoire naturelle est celle qui est innée dans nos âmes et qui est née en même temps que la faculté de réfléchir. La mémoire artificielle est celle que renforce une sorte d’entraînement de l’esprit et des préceptes rationnels. » En d’autres termes, la mémoire naturelle, c’est le matériel avec lequel vous naissez. La mémoire artificielle, c’est le logiciel que vous exécutez avec ce matériel.
Une mémoire puissante était considérée comme admirable, puisqu’elle symbolisait l’internalisation de tout un univers de savoir externe. « La mémoire inspirait un immense respect teinté de crainte aux gens de l’Antiquité et du Moyen Âge.