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Critique de umezzu


L'immense somme que constitue le Siècle, cette version romancée et revisitée de l'histoire du vingtième siècle touche à sa fin avec ce troisième tome. Ken Follett livre un nouveau pavé qui lui permet en jouant sur les personnages issus des nouvelles générations des familles qu'il avait créé précédemment en Russie, en Allemagne, au Royaume Uni et aux États-Unis de survoler la deuxième partie du siècle dernier.

Survoler, car même si Follett nous offre une lecture au long-court, beaucoup d'épisodes et de moments forts sont juste exposés, rapidement brossés, comme la guerre du Viet-Nam, le Watergate ou le printemps de Prague. Quelques parties sont, elles, beaucoup plus développées et constituent assurément les moments forts de ce livre.
La lutte pour les droits civiques des noirs américains, avant, pendant et après la présidence Kennedy est finement exposée. Même si des points de détails ne sont pas repris, la réaction de la société américaine, les calculs politiques de ses dirigeants et de ses élus, l'évolution très lente des mentalités dans le Sud, permettent de mieux comprendre les enjeux, les raisons et les difficultés de ce combat. La ségrégation a longtemps perduré, ce qui vu à l'aune des idéaux d'égalité, pouvait apparaître comme un total non sens dans une démocratie développée. La crise des missiles de Cuba, et le risque de guerre mondiale qui l'a accompagné, est elle aussi bien développée. le lecteur vit de l'intérieur les réactions et les choix de l'administration Kennedy face à cette situation de défi nucléaire. La construction du Mur de Berlin, la dictature communiste est-allemande et sa chute en 1989 reviennent comme le fil rouge de ce livre. Une très large part du roman est consacrée à l'évolution des moeurs et à la période hippie.
Ken Follett en rajoute d'ailleurs beaucoup dans la liberté sexuelle, les amours passagères et les familles recomposées. le siècle version Follett, c'est un peu une série télé comme Dallas ou Plus belle la vie, mâtinée de scènes de sexe.

Le procédé littéraire conduisant à créer des personnages fictifs qui participent aux cotés de personnages historiques réels à la grande histoire atteint ici des limites. Tous les rejetons des familles qui dans le tome 1 ou le tome 2 subissaient L Histoire ou l'accompagnaient dans la société, parmi les simples citoyens ou parmi les élus du peuple, parviennent quasiment tous au plus au niveau, chacun dans son domaine. Dimka Dvorkine est le conseiller de tous les premiers secrétaires et hauts dirigeants de PCUS de Kroutchev à Gorbatchev. Belle longévité. George Jakes devient sénateur et très proche de Bobby Kennedy. Quelle réussite. Rebecca Hoffman devient secrétaire aux affaires étrangères de l'Allemagne de l'Ouest à la fin de la guerre froide. Ayant fui Berlin-Est dans les années cinquante, elle assiste à la chute du Mur aux premières loges. Ces trajectoires sont un peu trop belles pour être vraisemblables, mais qu'importe, Ken Follett est d'abord un conteur, quelqu'un qui donne une leçon d'histoire tout en enchaînant des imbroglios, du type George aime Maria qui aime John, qui lui aime le sexe avant de finir sous des balles à Dallas. Entretemps George aura eu un enfant avec Verena qui ne l'aura jamais totalement aimé.

Ce pavé est donc tout à la fois instructif et très long, passionné et très long, mais finalement riche d'une grande histoire : celle du vingtième siècle.

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