Les liens du sang sont très profonds, même chez les assassins...
Roscani était un flic, et les flics se faisaient tuer constamment. A l'école de police, on vous martelait cette vérité jour après jour et vous étiez censé l'accepter. Dramatique, triste, mais vrai. Et quand la mort venait, on devait l'affronter professionnellement : se recueillir devant la dépouille et poursuivre son travail, sans éprouver ni haine ni ressentiment particulier envers l'assassin. Cela faisait partie du métier.
Cette énorme responsabilité exposait ceux qui l'exerçaient à cette déviation que connaissent tous les hommes de pouvoir : la corruption.
Elle fit le signe de la croix, sans même y penser. Le Seigneur la mettait à nouveau à l'épreuve. Il ne s'agissait pas cette fois de personnes de sexe masculin et de luxure, mais de son propre courage. De sa capacité à endurer les situations les plus extrêmes en continuant à s'occuper avec compétence de son patient.
Puis quelque chose d'autre s'était produit: les vies des victimes avaient commencé à envahir la sienne, des vies brisées le plus souvent de façon irréparable et violente. Sa promotion à la brigade criminelle avait encore aggravée la situation. Combien de fois avait-il retrouvé des assassins pour tomber ensuite sur un tribunal qui, pour une raison ou pour une autre, s'empressait de les relâcher? Cela l'avait conduit à nouveau à pester contre l'injustice, légale ou non. Il vivait une guerre perdue d'avance, pourtant il n'avait pas l'intention de renoncer.
On a tendance à oublier des choses quand on a l'esprit ailleurs.
L'avocat que vous êtes devrait savoir que les éléments les plus insignifiants permettent parfois de tout comprendre... Certaines choses semblent si peu importantes qu'on peut passer à côté sans s'en apercevoir...
Adolescent, Danny avait eu maille à partir avec la justice. Rien de bien grave, un comportement de gamin trop turbulent : petits larcins, vandalisme, bagarres, et le plaisir de se chercher des ennuis.