Une vieille affaire

France, entre Lille et Paris.

La ville de Lille est au coeur de l'actualité : des émeutes sanglantes d'un groupuscule bergalais, l'empoisonnement au polonium du président du Sénat et le meurtre d'une jeune lycéenne.

Le correspondant local de l'Eveil, Clément, couvrant en priorité les deux premiers évènements, Camille Trencavel, journaliste, est envoyée par sa rédaction pour s'occuper du meurtre de l'adolescente. Elle abandonne pour cela son compagnon Gabriel et les deux enfants de celui-ci alors qu'elle prenait quelques jours de vacances en famille.

Au même moment, le président de la République, Virgile Acarmone, manoeuvre pour placer ses pions et faire élire son frère Maximilien aux prochaines élections présidentielles, gardant ainsi les rênes du pouvoir dans la famille.

Les évènements, rapportés un peu à la façon d'un zapping, en scènes très courtes, passant d'une entrevue à l'Elysée à une audition à Lille, d'une visite dans une boîte de nuit lilloise à un attentat visant les plus hautes instances du pouvoir à Paris. Les faits vont se dérouler entre le 20 et le 25 Décembre, avec par moments, des incursions dans le passé, révélant les bases de la situation actuelle. Peu à peu, les masques tombent et chacun révèle sa propre nature, prêt à tout pour satisfaire sa propre ambition.

L'écriture est punchy, agréable, j'ai eu plus l'impression de lire une sorte de scénario qu'un polar. Par contre, j'ai été un peu submergée par trop de personnages, trop de faits et d'actions, trop de temporalité, bien que tout finisse par se rejoindre et s'éclaircir. Et je n'ai pas trop compris les actes de Camille vis à vis de Gabriel, son compagnon. Peut-être que son comportement serait plus logique en lisant d'abord le précédent roman de l'auteur qui la met en scène.

En tous les cas, j'ai passé un moment agréable avec ce polar politique (qui ne réconciliera pas grand monde avec la politique je pense...) et je remercie les éditions d'Avallon de m'avoir proposé ce Service Presse.

Bien que l'histoire soit intéressante, je n'ai pas accroché comme je l'espérais car la thématique politique ne m'a pas séduite. Je pensais que l'enquête sur le meurtre serait plus centrale. Il faut également veiller à être attentif pour ne pas se perdre dans tous les événements et pouvoir situer les personnages. J'ai toutefois apprécié la structure du récit : chaque partie correspond à un jour, et les chapitres sont découpés en heures. La narration permet de suivre les différents protagonistes où qu'ils soient durant le temps qui s'écoule. Cela donne du rythme et entraine le lecteur : on ressent l'urgence et cela nous tient en haleine. La plume de Nicolas-Raphaël Fouque est plaisante à lire.
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