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Critique de Lunalithe


Roman biographique et très intimiste, comme Jean-Louis Fournier nous en a donné l'habitude avec, entre autres, Où on va, Papa ? ou encore Veuf. Ici la particularité de ce roman est qu'il est rédigé comme une lettre, adressée à Marie, la fille de l'auteur. Il y alterne les « Tu » lorsqu'il parle d'elle au passé et qu'elle était encore « souriante, vivante et coloré », et les « Elle » lorsqu'il évoque ce qu'elle est maintenant « calme, triste et grise », comme s'il prenait le lecteur à témoin de ce qu'elle est, selon lui, devenue. J'insiste sur « selon lui », car outre des passages où il la cite lorsqu'elle se défend d'être malheureuse et replié sur elle-même, des pages ont été offertes à l'intéressée pour noter le « mot de la fin », et se défendre en quelques pages. Ici, on y entr'aperçoit une femme au pied du mur, qui se défend tant bien que mal, mais qui n'est pas telle qu'on pouvait l'imaginer au travers du texte de Jean-Louis Fournier.
Le format du livre et le sujet cultivent un sentiment de voyeurisme. En tant que lecteur, on ne sait pas par quel bout le prendre ; on lit une lettre (parfois assez dure d'ailleurs) d'un père à sa fille, qui traite d'incompréhension, d'amour, de frustration, de nostalgie, … On se demande s'il faut prendre parti ou pas, démêler le subjectif de l'objectif, bref, il y a un certain sentiment d'inconfort et de gêne, qui personnellement ne m'a pas quitté jusqu'à la fin du livre. J'ai été contente de le terminer, le trouvant dérangeant et étouffant, et ne me sentant pas à ma place en le lisant.

Jean-Louis Fournier, invité au Livre sur la Place à Nancy à fait une petite conférence ; à la question « Pourquoi écrivez-vous des livres si personnels ? », il a répondu qu'il donnait de ses nouvelles aux lecteurs. « Ca fait des années que je leur parle de moi, donc je leur donne régulièrement de mes nouvelles, c'est la moindre des choses ! ».
Si cette façon de voir ses écrits est très belle et chaleureuse, La Servante du Seigneur reste pour moi un livre trop personnel, qui devrait rester dans la sphère privée, notamment parce que l'afficher ne règlera pas leurs problèmes familiaux, bien au contraire.
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