- Je pense que nous sommes dans une periode de transition, entre une ère obscure de tâtonnements intellectuels et une époque de génie éclairé, dans laquelle nous n'aurons cesse de perfectionner notre connaissance du monde et de son fonctionnement
Au commencement des choses, le monde était une force immuable, unique et indivisible du cosmos. Au fil des âges, sa fantastique unicité se morcela, laissant jaillir de sa fragmentation quatre puissances élémentaires : Eau, Terre, Air et Feu. Dans le cœur du monde, chacune possédait son propre territoire élémentaire, et prospérait sous l’égide d’un avatar appelé « Essence ». Et chacune se mit à façonner l’enveloppe encore vierge du monde.
« Rien n’est plus souple ni plus faible. Mais rien n’est aussi destructeur. À la fois multiple et singulier, visible et invisible, il nous en faut pour vivre ».
Mes traditions, mes coutumes, mon mode de vie sont sans pareils. Mais je suis avide d’expériences. Quelle vie est celle de celui qui reste chez lui sans jamais voir le reste du monde ?
Elle avait un aspect féérique. Pas une allée qui ne soit embellie d’un miroir ou d’une fontaine. Les flèches élancées et les vastes coupoles de verre y côtoyaient les grandes avenues et les passerelles audacieuses dans un ensemble gracieux au charme éblouissant. On l’appelait « le miroir de la mer », parce que cette dernière se reflétait à l’infini dans les innombrables baies vitrées qui s’enchaînaient sur les façades des bâtiments.
Avec lui à ses côtés, elle relèverait n’importe quel défi.
Comme celui qu’elle préparait depuis quelques mois : la Coupe des Sept Principautés, la plus longue et la plus périlleuse jamais inventée.
Elle avait toujours eu de l’ambition, mais les délires de Joan étaient d’une toute autre mesure. Se lancer dans un tel périple, à leur âge ! Cela relevait davantage de la folie que de l’ambition. Les plus jeunes coureurs commençaient leur carrière à vingt ans passés, et tous deux n’en avaient que quinze.