Tigre, tigre !

Margaux Fragoso, aujourd'hui âgée d'une trentaine d'années, nous livre son témoignage sur la relation tumultueuse et interdite qu'elle a eue 15 ans durant avec un homme de 44 ans son aîné.
Dit ainsi, cela pourrait presque paraître banal de nos jours mais si on ajoute que leur rencontre s'est passée alors qu'elle avait 7 ans et lui 51 ans, on voit tout de suite la nature du problème...

Un livre dont la chronique m'a donné du fil à retordre tant il est complexe et qu'il y aurait de choses à en dire.
Par quel bout l'attaquer, comment arriver à être synthétique avec cette histoire brûlante et même, comment parler objectivement de cette relation malsaine, physiquement et mentalement ?
Vous me pardonnerez d'avance si je n'aborde pas tous les points du récit.

Un homme pervers qui a réussi à rendre amoureux de lui une gamine de 8 ans.
D'emblée, ça fait froid dans le dos.

Margaux n'a pas eu une petite enfance de tout repos, entre un père maniaque, colérique, voire violent, de plus en plus porté sur la bouteille et une mère maniaco-dépressive, régulièrement internée.
Un jour de 1985, alors qu'elle est la piscine municipale de Union City, la ville du New-Jersey où elle réside, elle croise le regard de Peter Curran, un quinquagénaire plutôt séduisant, en train de jouer avec ses deux "beaux-fils".
L'enfant est tout de suite attirée par cet homme et ils se mettent à jouer ensemble.
Ce dernier lie connaissance avec la mère de Margaux, les invite à passer chez lui, et c'est ainsi que commence cette relation.

La jeune Margaux est fascinée par la maison de Peter, lieu merveilleux rempli d'animaux. Et Peter lui-même a su trouver la faille en elle dès le départ, lui accorder une attention de tout instant, la mettre sur un piédestal.
Quelle petite fille n'a jamais rêvé d'être une princesse pour qui tout est possible, rien n'est interdit ?
Avec lui, et chez lui, c'est la liberté, l'évasion.
La relation de confiance s'installe de suite entre la petite fille et l'homme. Il est son ami, son compagnon de jeux, et prend même la place du père. Pas bien compliqué de paraître plus aimant...
Auprès de lui, elle trouve du réconfort, une certaine stabilité et une vie qui l'émerveille.
Peter semble avoir gardé une âme d'enfant. Il joue avec elle, la pousse à inventer des histoires, dont celle du Tigre danger (d'où le titre du livre, je suppose), un tigre ailé qui passe son temps à sauver les gens.

Aller chez Peter deux après-midi par semaine devient peu à peu une drogue.
En totale confiance, la petite ne s'offusque pas, ne prend pas peur quand les premiers baisers arrivent. Elle aime Peter comme un enfant peut aimer un parent et s'embrasser, d'une manière ou d'une autre est le symbole de cet amour.
Après les baisers vont venir les premières caresses, les attouchements.
Ça l'embête un peu parfois, mais que ne ferait pas cette gamine pour faire plaisir à cet homme qui est lui-même source de tant de bonheurs pour elle ?
L'homme l'endoctrine dès le départ en lui expliquant qu'il va falloir se cacher parce que ces gestes sont susceptibles de choquer les autres adultes, qui ne comprennent rien à l'amour pur qui les unit, et peu importe les années qui les séparent. C'est eux seuls contre le monde entier
Et c'est ainsi que la manipulation mentale commence à tracer son chemin...
Par la suite, leurs relations sexuelles seront uniquement faites "de pipes et de branlettes" (ce sont ses mots) pendant des années, agrémentées par le visionnage de cassettes pornos, la lecture de romans sentimentaux mettant en scène des hommes d'âge murs avec des nymphettes (Lolita de Nabokov) et la création constante de L'Histoire, un scénario directement sorti l'imagination de Margaux, mettant en scène des personnages plus ou moins fictifs.

Margaux Fragoso relate toute son histoire de façon très objective.
Elle ne juge pas et dit sa vérité, sa version des faits.
C'est d'une histoire d'amour qu'elle nous parle. Une histoire d'amour entre une enfant, puis une adolescente, et un homme âgé pédophile (c'est du moins comme cela que je l'ai ressenti mais j'ai conscience que tout le monde ne fera pas la même analyse).
Si les abus sexuels que Peter a perpétré sur Margaux sont incontestables quand celle-ci avait 7 ans, ils deviennent plus tendancieux quand elle grandit.
Elle recherche la présence de l'homme, est jalouse, dès toute jeune, quand il prête attention à une autre petite fille (l'homme accueillait régulièrement des enfants en placement).
Petit à petit, c'est une sorte relation de couple qui se met en place.
Compréhensible de la part d'une jeune enfant, en adoration devant un adulte qui semble détenir toutes les clés de son bonheur, surprenant et dérangeant de la part d'un homme plus que mûr, qui est manifestement en réelle adoration devant cette fille qu'il dit être l'amour de sa vie, l'unique, la seule. Il lui voue d'ailleurs un véritable culte en conservant religieusement ses photos. Sans compter les innombrables et longues lettres d'amour qu'il lui a écrites. (Beurk, oui, j'ai fait beurk de toute mon âme).

Fin de la critique sur mon blog, merci
Lien : http://linecesurinternet.blo..

Comment dire...Je n'ai pas été bouleversée par ce témoignage. Un ouvrage traitant de la pédophilie de façon consentante. C'est un peu bizarre de dire ça mais la jeune fille a vécu une réelle relation "amoureuse" avec cet homme. C'est tout autant tragique, qu'incroyable, choquant et touchant mais je n'ai pas accroché. C'est sûrement un très bon livre sur le sujet mais je me suis ennuyée.
Maintenant ça mérite tout de même son 3/5 car c'est la première fois que je lis un témoignage tourner de la sorte: ce n'est pas une histoire de pédophilie c'est une histoire d'amour dévorant, qui détruit Margaux au plus profond d'elle-même. Elle aime et déteste cet homme, elle ne pourrait pas faire sa vie sans lui, il devient son âme soeur. C'est vraiment surprenant.

Sacrée claque que ce livre autobiographique de Margaux, qui retrace sans filtre sa relation avec un pédophile pendant une très grande partie de son enfance, adolescence et vie de jeune adulte. L'écriture est très crue, dérangeante, révoltante la plupart du temps. Non seulement la narratrice est sous le joug de Peter, qui abuse d'elle sans vergogne, mais en plus de ça, l'ambiance familiale est lourde, entre une mère atteinte d'une maladie mentale et un père violent verbalement.
Ce n'est pas le genre de livre que l'on lit pour le plaisir, mais il est malgré tout très intéressant à lire en tant que témoignage. Certains passages m'ont parus parfois un peu longuets et j'avoue avoir été contente d'arriver à la fin, mais ce roman restera en tout cas longtemps dans ma mémoire.

La lecture de Tigre, tigre ! est absolument bouleversante et tant elle nous révèle les mécanismes ignobles induits par une relation pédophile. Ce témoignage, que l'on pourrait considérer comme « l'envers du décor » du Lolita de Nabokov, est à lire et à considérer comme une arme, un enseignement pour nous permettre de détecter ces situations et éviter qu'elles ne se produisent.
Lien : http://ulostcontrol.blogspot..

Un témoignage vraiment troublant de l'auteur. Elle nous raconte son histoire d'amour avec un pédophile de l'âge de 7 ans à 22 ans. Une relation conflictuelle, totalement destructrice pour Margaux. L'amour pour cet homme est tellement fort qu'elle pourrait en mourir de n'être plus avec lui. Bien sûr on ne grandi pas normalement dans un tel cadre. Peter (le pédophile) n'est pas un membre de sa famille mais une personne qu'elle a rencontré un jour à la piscine, la mère de Margaux a de graves problèmes mentaux faisant régulièrement des passages en hôpital psychiatrique et tentative de suicide. Son père quant à lui, est une personne maniaque, autoritaire et très violent.
En clair la vie de Margaux a tout de suite mal commencé.
Un témoignage assez incroyable

Béné

Dans " tigre, tigre" Margaux Fragoso nous démontre les mécanismes de la perversion d'un homme, un pédophile dont elle a subit les assauts de l'âge de 8 à 20 ans.
Elle nous explique comment, petit à petit et de manière insidieuse , il a réussi à apprivoiser sa famille afin de mieux se rapprocher d'elle.
En s'immisçant dans cette famille, il va analyser les faiblesses de chaque membre ( le père , la mère et la petite fille ) et va se servir des failles de chacun pour mieux tisser sa toile autour de Margaux, réussissant même à créer chez elle, le fameux syndrome de Stockholm ( sentiment paradoxal de la victime envers son bourreau auquel elle s'attache )
Ce roman est le récit d'une histoire vécue dans lequel nous suivons l'évolution du lien qui unit Margaux à son prédateur Peter Curran tout au long de leur relation.
Et c'est à travers cette relation que se fera l'éveil de sa sexualité.

Ce livre à créé chez moi un profond malaise car bien que l'auteur nous explique les mécanismes de la perversion, il nous est maintes fois donné à penser qu'elle était consentante voire demandeuse de ce type de relation alors même qu'il est difficile de le concevoir.

Un livre très dérangeant que je n'ai pas du tout apprécié.

Lecture mitigée, je n'ai jamais réussi à me positionner dans ce récit. J'ai été gênée par le coté voyeurisme de certaines scènes mais dont la description était nécessaire au récit.

J'ai eu du mal à entrer dans ce livre. C'est une lecture particulièrement difficile. En effet, lire tous que Margaux a subit m'a terriblement touchée et en même temps dégoûtée. Je n'ai pas compris pourquoi personne ne l'a protégé alors que ses parents semble plus ou moins au courant de ce qui se passe avec Peter. Je n'ai pas compris non plus comment Margaux peut-être aussi attaché à son violeur. Elle se laisse mourir quand elle ne le voit pas, elle dit qu'elle l'aime. C'est peut-être du au fait qu'elle est grandi avec une mère dépressive shooté aux médicaments et un père très autoritaire, elle a grandi dans un univers sans amour parental. En résumé, c'est un livre particulier à lire mais j'ai quand même été touchée par l'histoire de Margaux mais peut-être pas autant que je l'espérait.
Lien : http://larepubliquedeslivres..

L'exemple type de ce que peut être la manipulation d'un pédophile vis-à-vis d'un enfant, et dans ce livre, aussi vis-à-vis de la famille de la victime.
J'ai hélas trouvé que l'écriture n'est pas à la hauteur du sujet traité, et l'auteure se perd à répétition dans trop de détails insignifiants, ce qui a eu pour résultat que le livre ne m'a pas marquée autant que d'autres écrits sur le même sujet. Non pas que les détails glauques et obscènes soient la règle en la matière, mais ici c'est presque une romance, qui ne nous amène pas à ressentir suffisamment les dégâts psychologiques encourus au long de toutes ces années d'une relation malsaine.
Un avis très mitigé pour un livre qui manque de psychologie et de profondeur…