Lorsque j’ai entendu ce mot de consentement dans des enceintes politiques, Parlement européen, débats télévisuels, discussions associatives, j’ai compris qu’il pénétrait dans l’espace public comme un argument de poids. Je voyais bien que la raison du consentement, utilisée pour défendre le port du foulard, ou le métier de prostituée, s’entourait de principes politiques avérés, la liberté, la liberté de choisir, la liberté offerte par notre droit ; et la résistance, la capacité à dire non à un ordre injuste.
… j’ai une dernière idée : le refus, le désaccord, la contradiction, l’opposition, toutes ces formes pour dire « non », ne sont-elles pas des pistes à découvrir ? Quel est ce temps où dire « non » semble de peu d’intérêt, et où dire « oui » à la hiérarchie sexuelle devrait nous enthousiasmer ?
Sachant allumer et diriger le désir des hommes, les femmes tirèrent parti de la situation, non pour s'affranchir, tâche impossible, mais pour aménager la "guerre perpétuelle" entre les sexes ; ainsi s'établit entre eux un contrat [au XIIIème siècle, ndlr]. [...] En conséquence, l'idée de consentement caractérisera désormais deux situations, celle du rapport de force et de son issue imposée (céder plutôt que consentir), et celle du contrat entre parties plus ou moins égales (ou consentement mutuel).
Dans l'échange sexuel, la limite se déplace au fur et à mesure où elle se dessine.
Telle est l'histoire des femmes. Accepter alors d'être à la fois, et en même temps, sujet et objet dans le processus d'émancipation.
Si les hommes divorcés, plus que les femmes divorcées, se suicident, c'est parce que le mariage "soigne", avant tout, les hommes. Sous la Révolution, on s'inquiétait du trop de liberté donnée aux femmes par le divorce ; pour la sociologie, on se soucie du trop-plein de licence sociale donnée aux hommes...
Le consentement de l'homme et le consentement de la femme n'ont donc, historiquement, jamais la même valeur. L'homme qui consent semble décider, déclarer ; et la femme consentante choisit, mais dans un espace de dépendance envers une autorité.
J'aime l'idée que le consentement entre sur une scène où se trouve d'emblée plusieurs personnages.
l’argument du consentement des dominés est un énoncé qui ne saurait faire preuve
L’acte de consentir n’a pas supprimé la dissymétrie entre hommes et femmes