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Critique de memoiresdelivres


Titre évocateur, « Les hiboux pleurent vraiment », est inspiré de la célèbre pièce « La Tempête » de William Shakespeare :

« Aux sources de l'abeille butineuse, je bois,

Du calice du coucou, je fais ma couche,

Là trouvé-je abri quand crient les hiboux,

A dos de chauve-souris je prends mon vol ».

La famille Withers est unie face à une existence aride. Amie et Bob tentent, tant bien que mal, d'offrir un semblant de stabilité à leurs enfants malgré la pauvreté qui les ronge.

Francie, Daphné, Tobie et Poulette passent leur temps libre à la décharge publique. Dans les ordures, chaque jour, ils découvrent des trésors. Avec leurs yeux d'enfants, ils parviennent à déceler la beauté parmi les immondices.

Francie, l'insoumise, est la première à devoir quitter l'enfance. A l'âge de 14 ans, elle doit prendre sa place dans le monde des adultes et trouver un emploi. Tout d'abord destinée à travailler à la filature de laine, Francie finit par aider au ménage dans une maison voisine. Une tragédie viendra brusquement interrompre les prémices de sa vie de femme.

Son frère, Tobie est ancré dans la vie mais sans cesse freiné par ses crises d'épilepsie. Daphné, quant à elle, est la plus sensible de la fratrie mais finalement aussi la plus vulnérable. Enfin la petite cadette, Thérèse dite Poulette, est souvent tournée au ridicule. Elle va s'accrocher aux normes et essayer de s'extraire, avec toute sa force, de son milieu.

Ainsi, nous suivons le parcours des enfants Withers, chacun prenant des chemins bien différents. Malgré tout, cette enfance partagée leur laisse une trace indélébile dans leur construction personnelle.

Ce roman, alternant comptines, chants et digressions, se construit d'une manière très atypique. le fil narratif est assez décousu et j'ai eu du mal à garder le fil de ma lecture. J'ai eu quelques difficultés à être complètement emportée par la plume si originale de Janet Frame.

Pour autant, le parcours de ces quatre enfants est extrêmement poignant. Ils font face, chacun à leur façon, à la dureté de l'existence. Des épreuves jalonnent leur vie respective mais ils conversent, malgré tout, un imaginaire enfantin presque intact. Ils parviennent à se rattacher à ces images de l'enfance primordiales face à la désolation de l'existence.

J'ai découvert pour la première fois la plume délicate de Janet Frame. Elle signe une description d'un destin acharné et cruel portée par des voix enfantines et candides.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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