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Critique de lebelier


Jean Servien est le fils d'un modeste relieur, privé de mère assez tôt, c'est son père qui l'élève ainsi que sa tante. Ils fondent de grands espoirs sur ce garçon un peu gauche qui s'amourache d'une actrice. Son père cherche à en faire un fonctionnaire dans un ministère et lui fait donner des leçons par un certain marquis Tudesco, sorte d'aristocrate italien sans le sou qui prétend avoir traduit une oeuvre du Tasse. Il lui enseigne quelques rudiments de latin avant de disparaître et de réapparaître. Jean poursuit l'actrice Gabrielle de ses assiduités mais s'en trouve mal récompensé lorsqu'il s'aperçoit que ce n'est qu'une cocotte. Il passe en demi-pension au lycée où il est chahuté puis d'élève en tant que pion, tout aussi chahuté. L'Histoire le rattrape avec la Commune de 1871.
Il y a un peu de tout dans ce roman : une ironie flaubertienne, Anatole France semble regarder sa jeunesse à distance et le récit fleure la biographie déguisée ; un roman d'apprentissage à la Dickens avec des accents de l'Alphonse Daudet du petit chose, dans sa vie de pion mais aussi de Dickens dans le personnage perturbant, grandguignolesque et profiteur du marquis de Tudesco. On pense au Micawber de David Copperfield ou le Skimpole de la maison d'âpre-vent (Bleak House). A.France en profite pour égratigner l'église au passage :

« Athée, il aimait le Dieu de Madeleine et goûtait la religion qui a donné aux amants une volupté de plus, la volupté de se perdre. »

C'est assez court avec des chapitres nombreux et ça se lit assez agréablement pour qui aime le style un peu suranné d'Anatole France. Ne pas oublier que c'est un peu lui l'inspirateur du Bergotte de Proust.

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