Si le geste est beau

Si le geste est beau, un roman entre polar et espionnage.
Alors que personne ne sait encore que le monde va sombrer dans le cauchemar de la Première Guerre, en ce début de 1914, une bande d'anarchistes sème le chaos dans les rues de Paris.
Si le but, au départ, n'était que de faire s'effondrer quelques murs de bâtiments publics, c'est une bombe bien plus meurtrière que lancera L'alchimiste, l'un des terroristes, passant outre les résolutions prises par le groupe.
La traque s'organise, sous les ordres du commissaire Fabre.
L'affaire pourrait être simple, mais Franceschetti est habile. le romancier manipule ses lecteurs comme Arthur, l'un de ses protagonistes, manie les explosifs, avec précaution et efficacité.
Tout est donc affaire de manipulation.
Et Benjamin s'amuse.
Quel sac de noeuds !
Qui est derrière tout ça ?
Qui manipule qui ?
Qui contrôle qui ?
Français,  Allemands, Russes ? Qui tire les ficelles ?
Police et service secret unis ? 
Véritable jeu de dupes.
Et ce journaliste, que vient-il faire dans cette galère?
Franceschetti nous entraîne dans une chasse à l'homme aux multiples rebondissements.
Personne ne veut perdre la face.
On se rend coup pour coup.
Et d'ailleurs, des coups, on en donne, on fait pas dans la dentelle, mais si on veut des résultats, il faut savoir parfois se montrer convaincant.
On intimide, on interroge, on élimine et donc, on creuse des tombes.
Mais, à jouer avec les explosifs, on s'expose, on s'explose même, oserais-je dire.
L'auteur nous replonge dans l'atmosphère d'une époque fascinante et trouble, entre les mouvements anarchistes, la géopolitique et ses dessous sombres, entre alliances et machinations.
Un roman efficace, haletant, addictif, maîtrisé, bref une réussite.

Très bon roman avec pour thématique principale l'espionnage et la manipulation.

Il se déroule en 1914, quelques mois avant la guerre. Dès les premières pages le lecteur se retrouve plongé au coeur d'un Paris sous tension. Un groupe d'anarchistes viens de provoquer plusieurs attentats à la bombe, mais l'un d'eux fait sept morts. L'évènement déclenche inévitablement une enquête de police pour identifier les personnes derrière cette attaque, mais au sein du groupe d'anarchistes également la tension monte, car personne n'aurait dû être tué.

Très vite s'installe une course contre la montre : un agent double semble se cacher parmi le groupe et il est urgent de l'identifier pour ne pas entraîner l'effondrement du groupe.

Entre enquêteur, anarchistes et journalistes, le lecteur partage de nombreux points de vus pour découvrir une histoire complexe, tant dans la construction de ses personnages que dans son scénario. S'il est parfois un peu difficile de s'y retrouver dans la multitude d'informations, la lecture est agréable, bien écrite et bien menée.

Malgré les nombreux personnages, l'auteur prends le temps de les développer pour les rendre plus complexes et attachants ; c'est un détail qui permet d'apporter beaucoup de force au roman, puisque cela lui donne une valeur plus humaine. Derrière les jeux de manipulations et de pouvoir nous retrouvons des hommes et des femmes avec des idéaux tous différents.

C'est une lecture agréable et prenante.

EXCELLENT
J'ai passé d'excellents moments en compagnie de tous les personnages. le contexte historique, original, l'imbrication du romanesque dans la Grande Histoire, sont une véritable réussite. Les trajectoires et réflexions des différents personnages sont parfaitement rendues. J'ai pensé durant la lecture au Long dimanche de fiançailles de Sébastien Japrisot, sauf que là, nulle rédemption, nul espoir, le pouvoir et ses manigances vous écrasent. Enfin, quelques réflexions philosophiques bien senties sur l'anarchie égrènent ce roman bien écrit, à l'intrigue savamment orchestrée.
Je me suis régalé !