La librairie de la seconde chance

Je suis sincèrement persuadée que toute cette attitude grincheuse est une comédie. À laquelle il croit parfois lui-même. Mais pour l'essentiel une comédie, un déguisement.

Je suis incroyablement, stupidement, follement, absurdement heureux.

Même si on n'aime pas beaucoup les gens, on peut se sentir seul.

Mes orteils s'enfoncent dans le sable, mes oreilles s'emplissent du bruit des vagues, et à nouveau je prends conscience d'un instant précis de bonheur.

On ne peut pas savoir ce qui va se passer. L'avenir s'étire dans le lointain, presque entièrement occulté par une série de voiles, certains plus opaques que d'autres.

Comme beaucoup de gens de la classe moyenne inférieure issus de la classe ouvrière, j'ai une réaction complexe devant les gens de la haute. Intriguée et rebutée. Horrifiée mais fascinée. Imaginez, connaître le nom de vos ancêtres jusqu'au XVIIIe siècle! Imaginez si lesdits ancêtres savaient lire et écrire depuis cinq cents ans!

"Et à ma petite- nièce Althea Lucy Mottram née Hamilton... blablabla... que je n'ai rencontrée qu'en quatre occasions, mais qui chaque fois était plus portée sur la lecture que sur la conversation, comme je l'ai toujours été moi- même." Nom d'un chien. Et ma mère, qui me disait que rien de bon n'en sortirait!

Mais c'était génial, d'être là-bas avec toi. Je m'en doutais, c'est pour ça que je t'ai invitée. J'ai toujours trouvé ta compagnie très relaxante. Presque comme être seul, mais en mieux. J'aime que tu n'aies pas tout le temps qu'on s'occupe de toi. Et j'aime que tu ne t'ennuies jamais.

C'est une gifle, de penser être amie avec quelqu'un et de découvrir qu'on s'est trompée.

On pourrait presque dire que je suis heureuse. Mais je n'ai pas envie de me focaliser sur cette pensée, parce que si l'on regarde le bonheur, en général, il disparaît, timide.