Vérités et mensonges

C'est le parallèle passé/présent qui m'a attiré dans Vérités et mensonges. J'aime beaucoup les récits à double temporalité et mêler ce processus souvent utilisé dans les romans d'histoires de famille à un policier/thriller me paraissait fort intéressant.

Malheureusement c'est un sentiment très mitigé qui m'étreint alors que je referme ce Vérités et mensonges. En effet, seule la fin aux multiples rebondissements m'a tenue en haleine, la majeure partie du roman m'a semblée extrêmement lente, s'attardant d'avantage sur les sentiments de Cat que sur l'enquête en elle même. Certes, l'intérêt du roman est aussi de découvrir la jeune femme qui s'est construite sur des non-dits et des mensonges, façonnant sa personnalité et impactant sa relation avec son père; mais la dynamique d'écriture n'a pas réussi à capter suffisamment mon intérêt. J'étais à la fois curieuse de découvrir ce qui allait arriver, pressée de terminer la lecture et persuadée d'avoir déjà tout compris (ou du moins une partie du mystère). Finalement, je n'avais pas compris grand chose car je pense que le retournement de situation final est impossible à deviner avec les informations qu'on nous donne. le titre est très parlant, pour autant je n'avais pas compris que cela s'appliquait à tout ce que l'on découvrirait à l'intérieur… où s'arrête la vérité et ou commence le mensonge ?

J'ai bien aimé replonger dans les souvenirs de Cat, qui resurgissent, tels des oiseaux insaisissables, à la découverte de ce corps. Comprendre comment, du haut de ses 8 ans, elle a perçu les choses. Comment, les évènements en sont venus à redéfinir totalement la relation qu'elle entretenait avec son père. La Cat adulte ne semble pas avoir beaucoup évoluée. Coincée dans le passé, engluée dans ses certitudes, elle se condamne en même temps qu'elle condamne son père, s'enfermant dans sa solitude et surtout dans son silence. 18 ans qu'elle rumine et se rebelle pour faire payer ce père qui l'a déçue. C'est long. Famille dysfonctionnelle où seul son neveu semble trouver grâce à ses yeux. Disparus idéalisés, ceux qui restent n'ont pas une chance, surtout si le silence persiste et continue à faire gonfler le ressentiment.

A la recherche de sécurité, Cat, qui a toujours aimé résoudre des mystères, s'est trouvé une famille de substitution au sein de la police, et particulièrement auprès de Parnell, cette figure paternelle, avec qui elle a noué une relation touchante.

Cat n'est pas spécialement un personnage attachant. Ses pensées tortueuses et son comportement paranoïaque, nés de ce secret qu'elle porte en elle depuis son enfance, en font une jeune femme fragile et peu fiable. Son comportement est parfois difficile à comprendre mais ses certitudes se retrouvent mises à dure épreuve et elle va devoir faire un choix…

Je le répète, la fin est assez folle mais le chemin pour arriver jusque là est long ! Je ne sais pas s'il s'agit d'un one-shot ou de la première enquête de Cat Kinsella, mais il me plait de penser qu'en cas de future enquête, le comportement de l'enquêtrice devrait évoluer positivement après ce qu'elle a appris au sujet de Maryanne Doyle.
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J'avais hâte de commencer ce polar présenté par le New York Journal of Books comme un « page turner envoûtant ». Malheureusement, la magie n'a pas opérée.

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. le rythme est assez lent car l'histoire repose beaucoup sur la découverte de cette jeune femme qui s'est construite sur les mensonges et les secrets, façonnant ainsi une personnalité torturée et impactant sa relation avec son père.

Ce roman à double temporalité est globalement bien construit malgré un style assez décousu qui m'a parfois perdue.

La fin est très réussie et m'a surprise, avec un excellent retournement de situation final. Tout au long du roman, la frontière est très ténue entre vérité et mensonge, permettant ainsi à l'auteur de manipuler habilement le lecteur.

Même si ça été un rendez-vous manqué pour moi, nul doute que ce polar plaira à beaucoup de lecteurs.

Un polar d'une facture assez classique : un cadavre de femme, des flics, une enquête et un mari comme suspect n°1. Mais qui échappe à l'ennui grâce à son personnage principal, Catrina Kinsella, 26 ans, enquêtrice au MIT, à Londres.
Un récit à la première personne, subjectif donc et à double titre puisqu'elle soupçonne son père d'être fortement mêlé au crime qu'elle est chargée de résoudre. Son père qui aime les jeunes femmes et qui déjà, il y a quelques années, fut soupçonné d'être lié à la disparition d'une adolescente du quartier. Un arrière-plan oedipien bien exploité, des conflits de famille irrésolus, D'ailleurs, ils sont tous en froid: l'héroïne avec son père, sa soeur aînée et son petit frère, son pseudo oncle, etc.
Elle le dit elle-même : elle doit refouler ses terribles soupçons dans "un coffre violet fermé par une grosse serrure et qui n'a pas de clé". Catrina qui doit voir un psy pour gérer le trauma d'une scène de crime récente, instants propices à quelques confidences malgré elle.
Le soupçon s'insinue chez elle comme chez le lecteur, qui découvre que le cadavre d'aujourd'hui est la jeune fille disparue de jadis...
Flash-backs au menu, on est plongé à intervalles réguliers dans l'enfance de l'héroïne, en 1998, à l'époque où le pub tenu par son père était son île aux mystères et où son principal centre d'intérêt étaient les Spice Girls (alors, le départ de Geri, un drame ou pas ?). Aujourd'hui rénové, le pub en question, il lui fait penser à la morgue. Oui, un thriller psychologique, voire, psychanalytique, qui maintien l'intérêt du lecteur, c'est habile de la part de l'auteur.
Les personnages secondaires eux, malgré beaucoup d'efforts pour les typer par quelques détails (une vie privée compliquée, un physique particulier), manquent sérieusement d'épaisseur et ne sont pas de ceux qu'on retiendra.
merci à Netgalley pour cette lecture.