L'heure bleue

Roman paru dans les années 50, il est rapidement tombé dans l'oubli. Il est à nouveau publié au Masque, pour notre plus grand plaisir.
Thriller domestique avant-gardiste, il met en scène une jeune maman de 3 enfants qui gère leur éducation et l'intendance du foyer l'esprit embrouillé de sommeil. le petit dernier se réveille plusieurs fois par nuit, impossible depuis des mois d'avoir un quelconque repos.
Mais lorsque le bébé disparaît, elle trouve l'énergie pour le rechercher.
Pour être honnête, la qualification de thriller intervient aux deux-tiers du roman. Jusque là, le lecteur est spectateur de la vie de cette famille enjouée et bruyante au grand dam du voisinage. Mais voyez-vous, ce n'est pas désagréable car on se croirait dans un film de Franck Capra. du reste, j'ai visualisé les scènes en noir et blanc et c'était épatant.
Une lecture que je recommande pour mettre un peu de joie dans sa journée

J'ai apprécié de me retrouver dans une ambiance un peu surannée, celle où la place de la femme est au foyer, à faire en sorte que tout soit prêt et impeccable. Le mari est au travail et ramène l'argent.
Mine de rien, le regard de Célia Fremlin sur cette répartition des rôles à l'époque interpelle et, en nous plaçant du côté de la jeune mère de famille épuisée par des nuits d'insomnie, par la tenue de la maison, l'éducation de trois enfants, des nuits sans sommeil passées auprès du bébé, ce regard nous montre une époque qu'on souhaite révolue.
La père est en retrait, complètement incompétent dans le domaine familial : il se borne à tancer sa femme et à l'appeler à être efficace pour calmer les pleurs. Les voisines et autres mères de famille jugent sans pitié cette jeune mère épuisée. Elles contribuent à un sentiment de solitude qui accentuera la menace qui plane avec la présence de cette étrange locataire.
Pour résumer, ce roman n'est pas un polar au sens classique où on pourrait l'entendre : le suspense s'installe peu à peu avec l'arrivée de cette étrange locataire. Mais le livre est aussi l'occasion d'aborder un sujet qui tient particulièrement à cœur à l'auteure Celia Fremlin, celui des insomnies dues à l'arrivée d'une nouvel enfant. C'est à ce titre que la lecture est intéressante.

Un roman très original qui, au delà du thriller, nous narre le quotidien éreintant d'une mère de famille dans les années 50. Louise a trois enfants ... dont un bébé qui passe ses nuits à hurler. Bien entendu, que ce soit le voisinage ou son mari, tout le monde la supplie de mettre un terme aux pleurs de son bébé. Au milieu de tout ce chaos, la très fatiguée Louise décide de prendre une locataire : Vera. Mais très vite, Louise devient nerveuse, elle a un mauvais pressentiment et des choses étranges commencent à se produire... Son bébé disparait et réapparait et Louise commence à perdre pied que ce soit à ses yeux ou à ceux de son entourage... J'aime beaucoup le personnage de Louise, la manière dont on s'interroge sur sa santé mentale (tout comme les lecteurs et les personnes de son entourage). L'effet est renforcé par le spectre de Médée qui survole le roman... La fin, que je ne révélerai pas, est un peu prévisible mais reste bien trouvée.


Ce que j'aime : le personnage de Louise, la manière dont son épuisement et ses relations avec son entourage sont rendues


Ce que j'aime moins : un peu lent


En bref : Un beau portrait d'une mère de famille épuisée doublée d'un suspens


Ma note


7/10
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