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Citations sur Rien où poser sa tête (55)

p.97 et 98 "Des Juifs, de tous les pays occupés, tournaient dépaysés, sans but et sans espoir, dans une inquiétude et une agitation toujours grandissantes. Ce qui pesait le plus, ce qui anéantissait toute énergie et toute résistance, c'était le désœuvrement."
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p.70 et 71 "Chacun devenait de jour en jour plus irritable, se plaignait partout et de tout : de la vie pénible, des difficultés du ravitaillement, de la rigueur des temps, de l'avenir sombre, du spectacle quotidien de l'ennemi, des chefs du gouvernement et de l'abîme dans lequel on se voyait plongé. L'amertume remplissait le cœur des Français. Cette amertume qui sera comme la marée montante de la France envahie."
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p.60 "Madame F*** a été pendant de longues années directrice dévouée et intelligente d'une librairie consacrée exclusivement aux livres français et qu'elle avait fondée à Berlin en 1921. Elle a rendu à la France des services réels pour la diffusion du livre français à l'étranger. Nous souhaitons qu'elle puisse jouir dans notre pays, pour lequel elle a si bien travaillé, de toutes les libertés et de tous les avantages."
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p.51 "Lorsque je pense aux dernières années si tourmentées de mon séjour à Berlin, je revois une suite de fais hallucinants : les premiers défilés silencieux des futures chemises brunes ; le procès qui suivit l'incendie du Reichstag, caractéristiques des procédé nationaux-socialistes ; la transformation rapide des enfants allemands en larves agitées de la Jeunesse hitlérienne ; l'allure masculine des jeunes filles blondes aux yeux bleus, défilant d'un pas rude qui faisait trembler les vitres et, dans les devantures, trembler les livres d'un sombre pressentiment..."
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Douloureusement oppressée par la séparation toute proche, je faisais mes adieux aux montagnes, aux prairies et aux champs, au village paisible, à ce vaste horizon, à la France.
La tristesse de devoir franchir ses frontières en fraude, comme une malfaitrice , m'envahissait.
Pour me donner du courage, je me remémorai toutes les souffrances, presque surhumaines, que j'avais supportées, mais en même temps le terrible malheur de la France et son asservissement sans limite s'imposèrent à ma conscience.
Soudain, un sentiment naquit et grandit en moi- La nostalgie déchirante de ce pays que j'allais quitter. (p. 256)
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Une seconde, la tentation me vint de courir vers ce rassemblement et de crier : "Emmenez-moi, je suis des leurs ! "
Un sentiment de joie intense m'envahit à cette pensée de solidarité et d'immolation. Mais la logique froide prit le dessus.
A qui ce sacrifice servirait-il ? Que pourrait-il changer ? A quoi bon ?
L'instinct de conservation m'avait subjuguée.
L'amertume de cette idée me pèse aujourd'hui et me pèsera jusqu'à la fin de mes jours. (p. 122)
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J'appris ainsi à connaître les "clients" du livre. Je tâchais de pénétrer leurs désirs, de comprendre leurs goûts, leurs conceptions et leurs tendances, de deviner les raisons de leur admiration, de leur enthousiasme, de leur joie ou mécontentement au sujet d'une œuvre.
A la façon de tenir un volume, presque tendrement, d'en tourner délicatement les pages, de les lire pieusement ou de les feuilleter hâtivement, sans attention, pour remettre ensuite le livre sur la table, parfois si négligemment que les coins, cette partie si sensible, en étaient écorchés, j'arrivais à la longue à pénétrer un caractère, un état d'âme et d'esprit. (p. 22)
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À qui Dieu veut montrer ses merveilles
Il l’envoie par monts lointains…
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Lorsqu’ils pensaient aux persécutions qui sévissaient dans bien d’autres pays, leur propre existence leur paraissait presque enviable, et ils se taisaient.
La fierté n’était plus de mise. C’était un luxe inaccessible, même aux Français de cette époque.
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La joie fut grande lorsque enfin la poste rouvrit et que l’on put expédier des cartes d’abord, des lettres ensuite. On écrivait assis, debout, devant les guichets et à l’extérieur de la poste, installé sur des bancs. On écrivait partout, tout le monde écrivait. Des personnes qui n’avaient jamais aimé tenir la plume expédiaient des cartes en ces jours d’isolement ; chacun éprouvait un besoin de se sentir de la famille, des amis, des traits d’union humains.
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