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Critique de Fleitour


Après l'agression qu'Ariane a subie de son mari et cette ecchymose qui lui barre le visage, il n'y a que la fuite de possible. Il faut gagner du temps, le temps de décider, où aller, et vers qui trouver refuge.
Mais peut-on arriver à n'importe quel moment chez des gens qu'on n'a pas vus depuis 21 ans ?


Or Ariane est déboussolée, avec en bandoulière ses deux enfants Enzo le plus grand, et Abigaëlle qui est encore au sein.
La panique la cueille à chaque instant, à la moindre inattention ; " Je me retourne, scrute toute la place, à la recherche d'un mouvement, d'un bruit qui pourrait me signaler où se trouvent mes enfants, vers où on les emporte. Mais la nuit ne me renvoie que le silence." page 15


Marthe si dévouée dans son enfance, si délicieusement enjouée perd la boule, elle a tout compris en retrouvant Ariane, et contemplant son visage, mais ce n'est plus elle qui peut l'éclairer.

Cette fuite un peu désespérée au pays de sa jeunesse, est un peu le prétexte pour parler d'Ariane et de son adolescence. Parler de ses premières années près du château jusqu'à son départ précipité entre ses parents et les gendarmes.
La scène de théâtre est bien en place, 30 ans après c'est l'occasion d'évoquer ceux qui ont été ses complices inséparables.


Entre Ariane Tristan et Mathias, vont se tisser tous les jeux, toutes les découvertes, toutes les émotions qui traversent la vie des enfants, des inventions les plus rocambolesques aux jeux les plus pervers. le quatrième personnage et le Château et son parc, un paradis pour de jeunes enfants à l'imagination débordante, une demeure qui peut aussi hanter, et plus encore si des légendes s'y accrochent avec son lot de frayeurs.


J'ai beaucoup aimé ce voyage, avec ses rebondissements comme des flashs qui viennent éclairer les chemins d'antan, les portes qui s'ouvrent par bonheur ou malchance, à chaque clé on découvre un peu plus le caractère de chacun, Sébastien Fritsch, se délecte à disséquer ce monde, et plus encore celui de l'apparition du désir.

Et quand il écrit page 87 ; " la menace représentée par les filles, surtout Lise Montorfano, ne m'avait pas été trop difficile à éliminer," il faut le croire à demi-mot.
Sébastien Fritsch enfonce le clou et disserte sur " Ses robes à volants et ses petites socquettes blanches n'étaient pas adaptées à la chasse aux monstres des marais dans les chemins boueux de la Dombes."


Car cette peur qui enfle au fil des pages, ne dévoile pas des gamins totalement altruistes, leur personnalité s'affirmant, leurs désaccords secrets s'habillent en mensonges. Cette géographie affective et sentimentale ainsi pimentée donne à ce livre toute sa saveur. Il faudra atteindre les dernières pages pour découvrir les choses les plus inavouables, mais peut-être aussi une porte de sortie pour Ariane, qui peu à peu fait le tri.


Très beau roman psychologique avec un imaginaire débordant parfois un peu surnaturel pour paraître totalement réaliste, mais sommes-nous pas au milieu des étangs et des Dombes, sur un terrain de jeu idéal, les pièces d'un château abandonné.


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