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Critique de ecceom


Englishmen In New York

Je dois dire que les propos un peu condescendants de Floc'h sur les reprises post-jacobiennes de Blake et Mortimer ne m'incitaient guère à sauter le pas. Pas plus que le souvenir de la "vision" de Schuiten (Le Dernier Pharaon") au dessin sublime mais au scénario raté.
Et pourtant, l'esprit est faible et j'ai craqué.

Heureusement, car je trouve qu'il s'agit d'une vraie réussite.

"L'Art de la Guerre" est une oeuvre graphique formidable, conçue davantage comme une série d'illustrations que comme une BD en mouvement. Mais le côté un peu statique est magnifiquement assumé et ne gêne en rien la lecture. On sent que Floc'h a pris plaisir à éviter les artifices les plus courants en la matière en limitant au maximum, les traits de mouvement (voir par exemple cet hélicoptère p 115 qui est comme épinglé dans un décor totalement épuré).

Il faut dire un mot sur la mise en couleurs (si j'ai bien compris, c'est Mme Floc'h qui l'assure). Elle est magnifique. Ce sont des à-plats, mais avec de légères nuances toutefois (regardez les joues des personnages). Face à chaque case, on ne rêve que d'une chose : posséder une lithographie tirée de ces petites merveilles placées sous le signe de la sobriété. (Floc'h, si tu me lis...)

Seule petite réserve, certaines cases m'ont semblé un peu en dessous, comme si Floc'h avait du boucler en catastrophe (la fin de la page 107 et le début de la 108)

Mais tout ça resterait un exercice un peu vain si ce n'était mis au service d'une vraie histoire.

Or, le scénario du Trio Floc'h, Fromental et Bocquet est très intéressant, utilisant intelligemment le fil conducteur de "L'Art de la Guerre" de Sun Tzu. Une histoire libérée du carcan des canons stricts de la franchise, mais malgré tout, respectueux des codes principaux de Blake et Mortimer.(même si E.P. Jacobs se retournerait dans sa tombe en lisant un "What The F...! sortant de la bouche d'un policier)

Olrik redevient enfin un personnage d'envergure, loin de la marionnette un peu neu-neu que certaines reprises ont accréditée.

Enfin, un dernier mot sur l'album lui-même. Il n'est pas donné, mais la qualité et l'épaisseur du papier en font un bel objet.
Si certains peuvent attendre encore un peu, cela fera une bonne idée de cadeau pour Noël. Ce sera toujours mieux que la 73ème production annuelle de Sfar ou L'Arabe du Futur n°32...
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