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Critique de EmmaBo


EmmaBo
05 décembre 2012
Chinook, c'est le nom d'un village, un bled paumé de mille-cinq cent habitants (nous sommes du côté des Rocheuses, en Amérique du Nord), mais aussi celui d'un vent chaud, venu des montagnes, qui surgit parfois brusquement l'hiver, en faisant remonter les températures d'une trentaine de degrés et fondre la neige d'un coup.
Et c'est avant tout, le nom d'une tribu amérindienne qui signifierait « mangeurs de neige ».

La neige, la montagne et les villages perdus sont autant d'éléments que l'on retrouve dans les nouvelles de Pete Fromm. Des histoires reliées par un fil essentiel et primaire : la nature. de Greats Falls dans le Montana à Ocean Beach dans le New Jersey, en passant par la frontière canadienne, l'écrivain confronte ses personnages aux forêts, plaines, déserts et paysages immaculés, mais aussi à leurs contradictions, en les poussant vers ces frontières symboliques qui partagent nos existences. Pour finir par les mettre face à ce qu'ils sont capables, ou non, de faire pour les franchir.
Certains tombent comme des arbres abattus par des bûcherons, d'autres restent debout à contempler la plaine immense. Quelques-uns finissent aussi par jeter un sac avec trois affaires dans le coffre de leur pick-up, avant de filer vers l'ouest.
Chaque nouvelle apporte un regard neuf sur ce monde rude, ces personnages égarés qui décident un jour d'aller un peu plus loin, en traversant le pays ou des rivières. Et parfois, en franchissant un minuscule filet d'eau.
Chaque histoire est portée par l'amour brut que Pete Fromm a pour ses personnages. Qu'il laisse d'ailleurs libres de leurs choix, soumis au hasard et au temps…
Chaque texte se termine sur de vraies fins ouvertes, comme dans la dernière nouvelle qui conduit à l'immensité de l'océan, avec le choix du retour. Pas de chute, elles seraient en trop car l'histoire et le style suffisent à donner ce qu'il faut au lecteur.
Un beau recueil, porté une écriture sensible et rude… Car, oui, il est possible de mêler ces deux sentiments contradictoires. Les écrivains américains savent le faire et les auteurs français devraient en prendre de la graine.
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