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Critique de Merik


Peut-être que pour mieux cerner ce livre il suffirait de se plonger dans la couverture. Comme si tout y avait été savamment orchestré, soupesé, au millimètres près.
Il y aurait tout d'abord ce rose omniprésent, enclin dans un premier temps à faire fuir l'allergique aux séries rose bonbon, mais prompt à retenir celui qui y verrait des nuances de rouge et un manque si évident de discrétion que ça en deviendrait louche. Forcément. Pour n'y voir au final non plus du rose pur, mais un rouge désenchanté comme du sang délavé, malade. Une subtile annonce d'une histoire d'amour et de vie, annonçant peut-être le thème d'un amour plus fort que tout, allez savoir.
Il y aurait aussi cette photo noir et blanc en bandeau, proclamant de loin une abstraction, invitant à y regarder de plus près. Non ce n'est pas une chevelure ou une crinière que cette main caresse. Tout simplement de l'eau, aussi pure que peut l'être l'eau. Comme si l'histoire était proche de l'élément naturel.
Il y aurait aussi du mouvement suggéré dans ce bandeau, qui n'en doutons plus nous plonge plus précisément dans le scénario. L'eau est dans deux états, calme et sombre en amont de la main, bouillonnante et troublée en aval. Comme si le mouvement suggérait l'avancée de l'histoire. On pourrait croire à un courant que la main tente de retenir, mais c'est sûrement la main qui administre le mouvement, l'obturateur ayant figé tout cela. Une main peut-être tremblante qui sait, dévoilant derrière elle des tourbillons de matière grise comme écumée de myéline, telle des synapses devenues folles. Comme si tout cela avait été fait exprès, pour évoquer une maladie peut-être bien, allez savoir.
Il y aurait encore autre chose, assez subtil en y regardant à la loupe, qui confirmerait l'ensemble des investigations. Le mouvement de l'eau dessine comme une bague sur l'annulaire de la main féminine, et ce malgré le remous. Comme s'il y avait vraiment une histoire de mariage et de couple à l'intérieur, plus forte que les aléas.
Il y aurait ensuite le besoin d'éloigner la couv', pour une vue d'ensemble. Le tout s'éclairerait alors d'évidence, un parfait équilibre comme un petit miracle qui donnerait envie de se plonger dans la lecture. À commencer par le titre.
Mais peut-être que tout ceci ne serait dû qu'au hasard, comme le suggèrerait insidieusement le titre où les mots désir et ardent résonneraient en allitération sur un coup de «d». Ce que semblerait confirmer d'ailleurs d'autres livres de la maison Gallmeister, habituée des couvertures à dominantes unies surplombées d'un bandeau noir et blanc.
Peut-être même que tout ceci ne serait qu'un délire interprétatif du lecteur lambda comme moi, comme si j'étais resté baba devant la couv' à la fin de ma lecture, regrettant que celle-ci se termine, tentant de prolonger en vain le petit miracle. Un peu comme si j'avais eu du mal à me résoudre au point final.
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