Premier livre du célèbre écrivain norvégien, ce roman entrecroise deux histoires, celle du héros et celle de l'île, qui vont se peu à peu se rapprocher jusqu'à se confondre. A la fois quête de l'identité, quête de la mère et quête de la vérité, ce roman initiatique est assez original : chaque "chapitre" porte le nom d'une carte à jouer, regroupées par famille, le Joker occupant une place centrale. A la manière de
Lewis Caroll,
Jostein Gaarder nous emmène dans un monde parallèle et onirique, où derrière les apparences de conte merveilleux se cachent de véritables réflexions philosophiques, notamment sur l'importance de conserver en toute circonstance un esprit critique, sur le sens de la vie et l'existence ou non d'un destin. de plus, le héros, ce petit garçon au nom si compliqué, est très attachant, et porte sur le monde un regard dénué de préjugés, ce que nous avons peut-être trop tendance à oublier de faire en grandissant... Lui seul peut encore voir la magie qui se cache derrière chaque rencontre, et son père, enfermé dans son alcoolisme et sa collection de cartes à jouer, n'y prête pour sa part aucune attention, mais n'est jamais antipathique, car l'amour sans limite qu'il porte à sa femme lui confère une humanité appréciable et le rend fort touchant. Encore une fois,
Gaarder prouve à ceux qui en douteraient encore, déçus peut-être par
le Monde de Sophie, qu'il est un grand auteur, capable d'écrire un conte philosophique extraordinaire, suscitant à chaque page l'émerveillement des lecteurs, petits et grands, car ce roman, comme
Alice au Pays des merveilles, présente plusieurs niveaux de lecture, ce qui n'est pas sa moindre qualité.
(la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien :
http://ars-legendi.over-blog..