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Critique de Bigmammy


Quand on aime les feuilletons du XIXème siècle, on ne compte pas les pages, surtout lorsqu'il s'agit d'une intrigue policière signée Emile Gaboriau.

Dans le Dossier n°113, pas de crime de sang mais une affaire de vol incompréhensible. A croire que jadis, un certain Gaston Leroux s'en inspira pour le mystère de la Chambre Jaune : une somme de 350 000 Francs (en 1866, c'est considérable) a été dérobée dans la caisse de la banque Fauvel alors que seuls le jeune caissier, Prosper Bertomy et le banquier lui-même possédaient la clé et la combinaison du coffre.

Naturellement, les soupçons se portent sur le jeune employé, d'autant plus qu'il entretient à grand frais une maîtresse et se disperse dans des cercles où l'on joue gros. Incarcéré, il bénéficie cependant rapidement d'un non-lieu, faute de preuves suffisantes … mais n'en est pas moins déshonoré, abattu, ne sachant vraiment pas à quel saint se vouer. Mais dans son malheur, il aura la chance de croiser le regard perçant de Monsieur Lecoq, l'infatigable, l'habile, le subtil et sportif agent de la Sureté … pour qui cette affaire s'apparente à un challenge. D'autant plus qu'il a un intérêt personnel à se mêler de l'énigme, mais de cela, on ne le découvre qu'à la toute fin …

Réunissant ses équipiers qui savent changer d'apparence presque aussi bien que lui pour mieux filocher les suspects, allant lui-même recueillir les indices aux sources des histoires familiales les plus anciennes, l'énigme sera résolue au prix de grands périls, non sans avoir mis au jour d'effroyables secrets.

Passée la difficulté, pour certains, de lecture d'une langue particulièrement soignée, le texte du scénario à multiples rebondissements s'apparente à celui d'un excellent thriller. Les nobles peuvent se montrer ignobles, les frères fratricides, les fils cachés de vrais arsouilles, les domestiques des agents doubles, les femmes admirables, même dans le péché. Je me vautre dans les crinolines et les parures de diamants qu'on n'hésite pas à mettre au clou, les scènes d'anthologie comme celle du bal costumé, les poursuites en fiacre de Paris au Vésinet, les traversées à la nage du Rhône en crue … un régal qui servirait de substrat à une série en costumes aussi haletante que le Comte de Monte-Cristo.

On admirera particulièrement les descriptions des personnages, de leurs réactions et de leurs émotions … La fin est heureuse, la vérité révélée par le policier omniscient, la fortitude de la jeune fille pauvre qui accepte de se donner en pâture au criminel machiavélique tombé fou amoureux d'elle magnifiée, et à la dernière scène, le pardon donné généreusement par le gentil banquier : la morale est sauve !
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