Joana est une jeune femme qui vit à Paris, dans un beau duplex. Elle prend des cours de chant et chante d'ailleurs dans un groupe. Une chouette vie en somme... Sauf que Joana se drogue. Elle sniffe la poudre blanche à tout-va, de plus en plus souvent. Elle ment à ses proches, elle manque ses rendez-vous. Isolement, déchéance physique, Joana ne va pas bien, elle n'en peut plus et veut s'en sortir.
Petite précision : Joana, c'est
Joana Balavoine, fille du célèbre chanteur décédé en 1986, qui est née cinq mois après la mort de son père. Si je ne l'ai pas dit dès le début, c'est tout simplement parce que les auteures,
Sylvie Gaillard pour le scénario et
Fanny Montgermont pour le dessin, mettent surtout en avant avec "Les lions endormis" un témoignage sur la drogue, sur ses ravages, sur ses conséquences, sur comment on peut on s'en sortir... et non pas l'histoire personnelle de "la fille de".
"Les lions endormis" donne donc surtout la parole à une jeune femme tombée dans la drogue très jeune et qui, grâce à des amis bienveillants, se lancera sur la voie de la reconstruction. Ce chemin est semé d'embûches, de bons et mauvais jours, de bonnes et de mauvaises rencontres qui font qu'un jour on replonge.
C'est un bel ouvrage, qui délivre un message important : oui, on peut se sortir de la drogue même si c'est difficile et Joana se montre extrêmement honnête vis à vis de son addiction. Pour autant, malgré une démarche louable de la part des auteures, je reste sur ma faim.
L'emprise de la drogue et ses effets au quotidien demeurent un peu trop survolés à mon goût et surtout, trop édulcorés avec un graphisme tout en pastel. Surtout, il faut le reconnaître, l'histoire de
Joana Balavoine, qu'on le veuille ou non, est peu particulière et n'est pas représentative de ce que les personnes addictes vivent tous les jours. On est tout de même dans un milieu bobo très parisien où les problèmes d'argent n'existent pas - et pourtant, c'est une grosse question pour les accrocs à la cocaïne. Joana est très bien entourée et dispose de nombreux endroits où se reconstruire.
Heureusement, le témoignage de la jeune femme remet les choses à leur place à la fin de l'ouvrage, expliquant que tout le monde peut tomber dans la drogue et délivrant un message bien plus fort que l'ensemble de la BD qui reste pour moi trop superficielle... Lecture en demi-teinte donc.