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Critique de Berelex


Je ne comprends que trop bien les autres critiques : le début du livre est effectivement lent, on est frustré de ne pas reconnaître tous les dieux, les petites histoires semblent ne rien apporter, Ombre n'a pas de personnalité, Lakeside n'aurait pas de conclusion digne de ce nom...
Cela fait effectivement beaucoup de points noirs pour un livre si primé... si il s'agit effectivement des points noirs.

Pour bien commencer, disons-nous une chose : Neil Gaiman dispose d'un talent de conteur certain. Même si l'histoire ne vous plaît pas, vous êtes emportés par les pages, et c'est un effort que de lever le nez.
Et que compte t-il donc faire avec ce talent de conteur ? Nous raconter une guerre entre les anciens dieux et Ville, Route, Média, Bois... soit les nouveaux dieux ? Non, rien de si bas ; là où le cadre est original, pourquoi rester dans le cadre ? Non, il envisage rien de moins que de nous dresser une portrait de la société américaine. Un portrait à travers ces divinités expatriées et délaissées, à travers tous ces personnages qui ont tous, si ce n'est un avenir, au moins un passé, et c'est ce qui l'intéresse. Il nous présente les Etats-Unis comme un melting-pot où personne n'était volontaire pour s'y rendre (sauf les nouveaux dieux, nous y reviendrons), et où tous expérimentent tout ce que le rêve américain n'est pas. Il s'agit de tous ces fils qui s'assemblent dans la tapisserie des parques (absentes du livre), pour former un portrait de l'Amérique. le nombre de divinités méconnues joue beaucoup sur ce sentiment, car on ne les connaît pas, et on comprend ainsi plus aisément la perte de leurs fidèles. (c'est là que je reproche l'utilisation de la mythologie nordique, trop connue pour appuyer ce propos, bien que cette connaissance par les lecteurs aura son importance.)
Ombre se démarque effectivement du reste car n'ayant de personnalité, mais c'est induis comme la conséquence qu'il n'ait pas de passé : il est un américain par sa connaissance des lieux, mais n'est pas interrogé par l'auteur pour ce portrait des américains, mais est en quelque sorte un étranger aussi neutre que possible pour observer les américains, et va se forger sa personnalité à leur contact. Quant à Lakeside... pour ma part elle n'a pas besoin de conclusion, c'est juste un cristallisation des efforts de ces américains pour vivre dans un cadre agréable, et doit rester comme telle, malgré ce qui pourra arriver.
Ça restera pour moi une excellente lecture , et un livre qui rejoint sans aucun doute les classiques du genre. (et Ibis est génial)
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