Ce n'est pas ma première lecture de
Coraline. Si mes souvenirs sont bons, j'ai dû découvrir la version papier il y a cinq ou six ans, et je n'avais pas réellement apprécié le roman de
Neil Gaiman à en juger par ma note. Mais lorsque j'ai vu que les éditions Albin Michel sortait une édition illustrée de
Coraline, j'ai eu envie de me replonger dans ce monde étrange. Je ne sais pas si j'étais mieux disposée qu'à l'époque, mais j'ai vraiment revu à la hausse mon impression sur l'histoire. Comme quoi, les relectures ont parfois du bon lorsqu'il s'agit de flop.
Tout d'abord parlons des illustrations. J'ai beaucoup aimé les voir agrémenter le récit. Elles ne sont pas nombreuses, mais elles donnent une autre dimension, plus réelle, à l'histoire. C'est indéniable.
Aurélie Neyret a un style qui colle parfaitement à l'ambiance et elle a su donner vie aux personnages et au lieu en gardant ce côté horreur et en même temps poétique. Un pur régal pour les yeux.
L'histoire de
Coraline m'a cette fois-ci beaucoup plus convaincue. Je ne vais pas chercher à comprendre pourquoi, mais je suis rentrée plus facilement dans l'histoire, et je me suis prise au jeu de cette aventure légèrement horrifique. J'ai toujours le même ressenti envers notre jeune héroïne qui a un côté enfant gâtée et en même temps, ses parents la délaissent un peu aussi, ce qui peut faire comprendre son caractère. Mais la fillette nous prouve aussi combien elle est courageuse, altruiste, généreuse, débrouillarde et elle apprend aussi de cette rencontre fort peu sympathique. Elle donne une bonne leçon de vie au lecteur, et malgré son jeune âge, on sent une âme plus mature en elle.
Personnage clé également : le chat. Sans nom, il reste un acolyte ponctuel mais dont les apparitions sont très remarquées. Il est l'un de mes personnages préférés, et cela à chaque fois. J'aime sa façon de pensée, son côté énigmatique, et en même temps sa douceur aux moments où
Coraline en a le plus besoin. Clairement, une suite des aventures de ce duo pourrait donner quelque chose de fort sympathique.
Neil Gaiman se moque aussi gentiment des voisins un peu étranges de
Coraline. Mais on sent autant le côté gentil et enfantin de cette vision, que la réalité de ces bizarreries ambulantes. Les parents de la jeune fille sont, au final, peu présents, mais certains passages nous montrent combien leur amour pour leur fille est bien présent. Un passage m'a particulièrement émue.
Coraline le raconte avec force, à un moment clé de l'histoire et ce choix très judicieux de l'auteur en fait, pour moi, un élément clé du récit.
L'aventure de
Coraline avec l'autre-mère a ce côté légèrement horrifique mais aussi onirique qui permet un dosage bien équilibré. Un conte qui fait réfléchir et qui montre avec finesse comment réussir à transporter ses lecteurs dans une aventure plus qu'originale.
Franchement, je suis heureuse de cette relecture. le fait d'avoir pu changer d'avis sur l'oeuvre a quelque chose d'amusant mais aussi de gratifiant, comme si j'avais au final fini par comprendre l'auteur à travers son histoire.