Il y a un peu de
David Vann dans l'écriture de
Patrice Gain, pas dans le style, car celui de Gain est foisonnant de détails, contrairement à Vann qui fait dans l'économie, mais plutôt dans ce rapport très fort à la nature, cette nature qui devient même un personnage à part entière, ou du moins, qui habite suffisamment intensément ces pages pour nous la faire presque ressentir.
Et puis il y a aussi ce sentiment de catastrophe imminente que savent instiller aussi bien Gain que Vann, cette impression que quelque chose va mal se terminer, et de fait, les choses tournent mal…
Tom, 15 ans, et sa jumelle Luna, vivent avec leurs parents comme ces tribus travellers, ces nomades contemporains, qui vivent en camion et se déplacent au gré de leurs envies et des travails saisonniers. Ils se lient d'amitié avec Goran qui leur propose une descente en raft dans les canyons sauvages du Monténégro.
Au départ, on rigole, on plaisante sur Délivrance, ce fameux film des années 70. Puis on rigole moins devant l'âpreté de la rivière qui semblait si débonnaire…
Je n'en dirais pas plus sur l'histoire, pour ne pas vous gâcher le plaisir.
Au final, j'ai bien aimé, même si je me doutais depuis le début des tenants et aboutissants de toute cette sordide histoire, illuminée et sublimée par les descriptions de nature, j'ai bien aimé cette atmosphère étrange, hors du temps, intense. Je pense que je vais lire d'autres livres de
Patrice Gain…
Je remercie pour cela les éditons le Mot et le Reste, ainsi que Babelio pour cet envoi dans le cadre du dernier Masse Critique de janvier.