C’est le volet familial qui m’intéressait. Je me suis demandé comment on pouvait poursuivre sa vie après une telle expérience. C’est ce qui a déclenché l’idée de ce roman. J’avais envie de confronter mes personnages à cette situation bien particulière, de sa genèse jusqu’à la vie d’après...
Au fil du texte, le roman confronte clairement deux mondes, celui d’une existence bohème et celui… de Goran. L’idée était effectivement de mettre en place, dans la seconde partie du texte, une forme de violence qui n’est pas instantanément intelligible. La famille, ensuite la mère, particulièrement, participent à leur propre soumission. Tom, le narrateur, raconte les faits quelques années plus tard, il pose des mots d’adultes sur ces moments qui ont défait leur vie.
Je ne cherche pas à idéaliser la nature, je l’observe avec lucidité. Dans nos écosystèmes, les plus gros mangent les plus petits, c’est la chaîne alimentaire et c’est parfois très violent. L’homme y a sa place, bien sûr, mais sans lui, elle se débrouillerait fort bien. C’est bon de savoir où on met les pieds…
Pour la rivière Tara, c’est le lieu qui a primé. Je voulais faire évoluer mes personnages dans un endroit fort et qui soit en adéquation avec ce que je voulais développer. Le canyon de la Tara s’est tout de suite imposé. Il est situé dans le parc du Durmitor, les deux sont d’une beauté rare.
Vous auriez pu ajouter Matt, qui est le narrateur dans Denali, à cette liste. Je cherche avant tout à introspecter mes personnages confrontés à des situations complexes. J’ai de l’empathie pour eux. S’il y a quelque chose de cruel dans mes textes, c’est que le monde fonctionne ainsi. Notez que je suis bien plus dans la retenue que lui, qui nous confronte régulièrement à une effroyable réalité. L’homme est ainsi fait. Il ensemence la planète de projets mortels sans trembler. Si la souffrance produisait une énergie exploitable, je ne doute aucunement que l’un d’entre nous aurait depuis bien longtemps eu l’idée de créer des « centrales à géhenne » pour produire de l’électricité. On aurait accommodé notre conscience avec. On le fait déjà avec un tas d’autres choses, un tas d’autres humains.
Il s’agit d’une famille bohème, mais aimante. L’irresponsabilité supposée ne conduit pas nécessairement à des drames. À un moment, la mère dit ceci : « Je disais à Luna, qu’avec Alex, nous charpentions un monde meilleur pour vous. Nous voulions tellement vous faire monter dans la sève des arbres... ».
Le délitement familial est un thème que j’avais précédemment abordé dans Denali, avec une approche de la fratrie bien différente. Dans ce texte, Tom et Luna sont proches, des enfants très liés, pas seulement par leur gémellité. Et pourtant ils s’éloignent l’un de l’autre, Luna surtout, sans heurt, sans désamour. Le contexte est très pesant. Tom subit des moments de grande solitude avec une forme d’abnégation. J’ai cherché à tisser une trame psychologique particulière. On est loin de la chasse à l’homme.
Non, mais cette histoire est tellement connue qu’elle contribue à créer l’ambiance, et j’aime glisser entre les mains de mes personnages des livres que j’ai aimés. C’est surtout le contraste que je voulais saisir. Le contraste entre les moments agités et tragiques du canyon, que j’adosse aux journées béantes qui suivent. Pour ce qui est de mes sources d’inspiration, c’est souvent un détail, une bribe de conversation, un fait divers, qui les ensemencent.
Je ne crois pas que le pardon fasse nécessairement partie d’un travail de résilience, mais il appartient aux lecteurs de répondre à cette question.
Aucun ne se démarque précisément, parce que je n’ai jamais cultivé cette idée… Assurément un distillat de tous ceux que j’ai adoré.
Des souris et des hommes de John Steinbeck.
L`appel de la forêt de Jack London.
Les conquérants de l`inutile de Lionel Terray.
À la recherche du temps perdu.
Le Chant du Pluvier, d`Amandine Laprun, Béhé et Erwann Surcouf.
Je ne peux pas répondre à cette question. En revanche, je me souviens avoir eu du mal avec L`Homme qui rit de Victor Hugo, mais c’était une lecture contrainte. Un rendez-vous raté en quelque sorte…
« À mes yeux, monsieur et cher éléphant, vous représentez à la perfection tout ce qui est aujourd`hui menacé d’extinction au nom du progrès, de l’efficacité, du matérialisme intégral, d’une idéologie ou même de la raison, car un certain usage abstrait et inhumain de la raison et de la logique se fait de plus en plus le complice de notre folie meurtrière. Il semble évident aujourd`hui que nous nous sommes comportés tout simplement envers d’autres espèces, et la vôtre en particulier, comme nous sommes sur le point de le faire envers nous-mêmes »…Romain Gary. D’une actualité brûlante !
Une journée d`Ivan Denissovitch d`Alexandre Soljenitsyne.
Découvrez Le Sourire du scorpion de Patrice Gain aux éditions Le Mot et le Reste
Entretien réalisé par Nicolas Hecht
Trois auteurs français du polar étaient réunis par le blogueur Yvan Fauth (https://gruznamur.com) sur la scène de la Griffe Noire lors de l'éditions 2022 de Saint-Maur En Poche. Sonja Delzongle, Mo Malø et Patrice Gain nous raconte le Froid et le réchauffement climatique au travers de leurs polars... Quand la neige danse: série Hanah Baxter de Sonja Delzongle aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/quand-la-neige-danse.html Boréal de Sonja Delzongle aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/boreal.html Abîmes de Sonja Delzongle aux éditions Denoël https://www.lagriffenoire.com/abimes.html De silence et de loup de Patrice Gain aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/de-silence-et-de-loup.html Diskø de Mo Malø aux éditions Points https://www.lagriffenoire.com/disko.html Qaanaaq de Mo Malø aux éditions Points https://www.lagriffenoire.com/qaanaaq.html Nuuk de Mo Malø aux éditions Points https://www.lagriffenoire.com/nuuk.html Summit. Les Enquêtes de Qaanaaq Adriensen 4: Les Enquêtes de Qaanaaq Adriensen 4 de Mo Malø aux éditions De La Martinière https://www.lagriffenoire.com/summit.html Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #editionsfolio #editionsdenoel #editionsalbinmichel #editionspoints #editionslamartiniere
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