AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Pecosa


Reculer depuis août la lecture d'une nouvelle aventure de Carlos Lombardi, de peur que ce second rendez-vous ne soit pas à la hauteur du feu d'artifice initié avec Tiempo de Siega et regretter de ne pas l'avoir lu plus tôt. Idiotie. Car ils sont en passe de devenir l'une de mes séries favorites de Totalitarisme noir avec les Kerr (Bernie Gunther), les Lucarelli (L'île de l'ange déchu, L'enquête interdite) et les William Ryan ( Korolev).
En lisant avec délectation Guillermo Galvan je pensais à Vázquez Montalbán et à Juan Marsé, en me disant qu'un nouvel auteur de roman noir donnait un coup de canif dans « pacte de l'oubli » et récupérait un peu « la mémoire perdue du pays ».
Dans La Virgen de los Huesos, qui se déroule été 1942, Lombardi, le policier républicain toujours sous contrôle judiciaire, est envoyé dans la Castille rurale, à Aranda de Duero, pour enquêter sur la disparition d'un Novice qui se trouve être le fils d'un potentat du coin. L'intrigue est impeccablement menée, subtile. Guillermo Galván manie toujours l'art d'y entremêler des anecdotes intéressantes, et des faits historiques sans en phagocyter l'ossature , comme l'évolution politique des JONS, l'influence de l'archéologue Julio Martínez Santa-Olalla, fervent partisan de l'aryanisation de l'Espagne ou la présence de Paul Winzer, chef de la Gestapo en Espagne et du camp de concentration de Miranda de Ebro.
Comme dans le premier opus, on y trouve aussi des personnages secondaires charismatiques, un médecin qui garde des livres interdits dans sa bibliothèque, la fiancée d'un fusillé, tondue, violée et internée…
La belle trouvaille est d'avoir expédié son héros hors de la capitale. Et Lombardi le madrilène de se trouver dans une zone rurale régie depuis toujours par des caciques qui profitent de la post guerre pour spéculer sur le grain alors qu'on crève de faim dans les villes comme dans les campagnes. Et où les paysages sont marqués par les camps de concentration et les fosses communes.
On quitte à regret Lombardi le survivant désabusé , on attend avec impatience sa prochaine aventure, et on croise les doigts pour une adaptation avec Ricardo Darín (trop vieux?) ou Àlex Brendemühl. Découvrir Guillermo Galván au bout de huit romans, il était temps.
Commenter  J’apprécie          638



Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Ont apprécié cette critique (57)voir plus




{* *}