El embrujo de Shanghai (trailer) film de 2004 de Fernando Trueba.
Adaptation du roman Les nuits de Shanghai
En réalité, si le gangster risquait sa vie, c’était pour que la blonde platinée puisse continuer à mâcher son chewing-gum.
Extrait d’une “Histoire du cinéma “
Maria Eulelia Beltran était grande et mince, l'air somnolent, en décolleté, très élégante, couverte de toutes sortes de parures, fétiches et objets étranges: plus que vêtue, elle était meublée.
Jamais il n'était parti.
Mais il avait la peau brûlée et forte et une
vague ambition marine :
avoir été à Cuba, par exemple,
et en être revenu très riche.
Miguel Barcelô

- Chérie, je vais sortir, annonça le capitaine. Et je crois qu'au retour, si je passe par Las Animas, je boufferai un curé." Il observa l'effet de ses paroles sur son visage et ajouta : "S'il est vrai que je suis un rouge bolchevique assoiffé de sang et un maçon dégénéré, je dois me comporter comme tel. Tu ne crois pas, ma jolie?"
Doña Concha continua à le tancer en catalan, la langue qu'ils avaient toujours parlé tous les deux. Plus tard, ma mère me raconta qu'un jour, des années auparavant, alors qu'il discutait avec sa femme en catalan naturellement, il avait eu une attaque qui lui avait soudain ôté la parole, et l'avait fait tomber par terre; et que lorsqu'il était revenu à lui, un long moment après, il souffrait de double vision, et s'était mis, de plus, à parler en castillan, sans s'expliquer pourquoi lui-même, et apparemment sans pouvoir s'en empêcher, malgré tous ses efforts; et que, depuis lors, c'était dans cette langue qu'il parlait, et que Doña Concha, qu'elle l'entendit ou non, lui répondait toujours en catalan. "Ja n'est prou de ruc, ja."
Le docteur Barjau était complètement chauve mais, peut-être pour compenser cette déficience, il lui sortait des oreilles une touffe de poils roux qui ressemblait à un ornement floral.
Des nuages jaunes descendent sur la Montagne d'Or, dit-il en fixant des yeux les buissons de genêts. On est en mai, et leur floraison ceint la colline d'anneaux d'or. Sous le brouillard, au loin, au-delà du Cottolengo du Padre Alegre, Barcelone s'étend vers la mer comme de l'eau de pluie stagnante et sale et tout là-haut, au-dessus de leurs têtes, dans le ciel blanchâtre, un lourd cerf-volant rouge à petits ronds jaunes se balance et crisse dans le vent avec un rire cristallin, en piquant brusquement de la tête parce que la ficelle est maniée, du haut de la Montagne Pelée, par des mains inexpertes. p 57
Epigraphe
Il était une fois une coïncidence qui était allée se promener avec un petit accident ; au cours de leur promenade, ils rencontrèrent une explication si vieille, si vieille, qu'elle était toute courbée et toute ridée, et qu'elle avait plutôt l'air d'une devinette.
Lewis Carroll
On ne réussit jamais 100 % de ce qu'on voudrait faire. Le bonheur est un mot trompeur. On a des moments de bonheur, c'est tout. Par exemple, quand on a beaucoup travaillé un chapitre et que, soudain, un petit détail illumine tout le reste, lui donne du sens. Un détail que, souvent, le lecteur ne verra même pas.
In Le Monde des livres 02 février 2012
Epigraphe
"L'essentiel, dans le carnaval, ce n'est pas de mettre un masque, mais d'ôter son visage." Antonio Machado
Rappelez-vous ce qu'a dit Nabokov : "Il ne sert à rien de lire si on ne lit pas avec sa moelle épinière." Même quand on lit avec l'esprit, le centre de la jouissance artistique se trouve entre les omoplates, un fourmillement dans la moelle épinière.