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Critique de Pecosa


Ça commence comme une blague. Une Islandaise et un Maltais sont en Colombie. Ensuite, ça part en vrille.
La ville de Bogota, tenue par les militaires est assiégée par la guerilla alors que l'exécutif s'est replié sur Cartagena de Indias. Deux reporters de guerre, Bryndis Kiljan, la correspondante de Reykjavik, et Olaf K. Terribile son amoureux transi maltais, enquêtent sur un accident de car qui semble lié à un vaste trafic de munitions et de drogue entre les deux factions. Nos deux journalistes veulent faire toute la lumière sur cette affaire et n'hésitent pas à quitter leur hôtel pour s'enfoncer dans une ville violente et irréelle.
De cette politique fiction, Santiago Gamboa fait une aventure burlesque dans laquelle la situation de la métropole, assiégée, bombardée, n'est finalement pas si éloignée du quotidien de millions de colombiens. Au centre du conflit, témoins directs des exactions des paramilitaires et des magouilles des narcos les journalistes vont vivre dans un climat de tension extrême une aventure aussi invraisemblable que drôle. La reporter islandaise est prête à tout pour avoir un scoop, même si elle doit donner de sa personne. Il faut dire que Bryndis qui porte très bien son prénom et qui se poudre régulièrement le nez non pas avec du Max Factor mais avec de la colombienne extra, n'a pas le physique d'Arlette Chabot mais celui d'une blonde à forte poitrine, ce qui fait rapidement avancer son enquête et donc la trame du récit.
On oubliera le génial Gamboa de Perdre est une question de méthode ou des Captifs du lys blanc. Ici, le romancier se lâche et s'amuse, nous offre une nouvelle au rythme échevelé, où l'absurde côtoie le loufoque, et où le sexe omniprésent est un exutoire à la violence.
La seconde nouvelle, Histoire tragique de L'homme qui tombait amoureux dans les aéroports, met en scène un jeune type qui rêvait non pas d'être une hôtesse de l'air mais d'être dans une hôtesse de l'air. Ce pigeon jouisseur va se retrouver au coeur d'une conspiration d'hôtesses qui le dépasse et qui dépasse aussi le lecteur. On sent l'écrivain qui fantasme sur les destins des passagers des aéroports internationaux et qui se fiche un peu de donner une quelconque vraisemblance à son récit.
Au final, ce recueil nous offre deux nouvelles pleines de fantaisie et d'humour pour fondus de littérature latino-américaine qui se laissent facilement embarquer dans des univers décalés.
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