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Critique de lalahat


Tristan Garcia offre généreusement 7 romans en un seul volume qui compte tout de même 569 pages. C'est un grand plaisir pour tout amateur de fantastique. L'hélicéenne qui ouvre le bal est magistral. Dans un environnement quelque peu décadent, ce premier texte fait voyager dans le temps, mais sans machine. le subterfuge est une composition chimique dont l'auteur nous livre la recette, schéma à l'appui. Malgré son jeune âge ( Tristan Garcia est né en 1981 ), Tristan Garcia évoque les années hippies comme s'il les avait vécues lui-même, presque avec nostalgie. Son écriture généralement délicieusement poétique se fait décapante lorsqu'il s'agit de décrire la faune parisienne de jeunes fêtards bourgeois. Il sait bien souligner le contraste des différentes classes d'une population et l'abîme qui les sépare. Son récit s'approche de la fable philosophique. Il est surtout porteur d'une poésie "trash" un peu cruelle, sans complaisance.
La deuxième histoire, Les rouleaux de bois, appartient au registre musical. L'auteur y déploie une culture solide et cite force groupes de musiciens inconnus du béotien. le héros est toujours un être désabusé, un peu jaloux des jeunes gens qu'il côtoie et qui ne cherche même pas à tromper sa mélancolie. Tristan Garcia s'amuse ici à réinventer l'histoire de la musique. Son récit est rythmé comme un vieux blues. C'est une mystérieuse malédiction qui imprime cet effet par sa récurrence dans son histoire.

J'attribue 10 * à la première, 5* à la deuxième, et ensuite 3* aux suivantes. C'est bien sûr totalement subjectif et personnel, mais je pense réellement que s'il n'en faut lire que deux, ce sont les premières. Je connais un ami historien qui apprécierait l'une des suivantes pour son aspect politico-social – Tristan Garcia y réécrit carrément l'histoire de France, et peut être une autre connaissance serait elle conquise par la tonalité "New Age" d'une autre des sept histoires avec son petit Moon, bien attendrissant. Qui pourrait aimer celle qui vire au gore? Je n'ai personnellement pas été captivée. Dommage. L'étonnante 6ème histoire, Hémisphères, fait écho - avant l'heure – au projet de séparatisme de la Macronie. Elle donne une vision fantasmée de ce vers quoi l'intolérance ambiante pourrait mener. Quant à la septième, je n'en ai pas vraiment saisi la substance ...
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