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Critique de Lilou08


Cela faisait bien longtemps que j'avais l'intention de lire Gabriel Garcia Marquez et en particulier Cent ans de solitude… mais vous savez ce que c'est… des envies de lecture, on en a plein, plein… et on ne peut pas tout lire d'un coup… et puis voilà que cet immense écrivain meurt… et là je me dis, c'est « l'occasion », il te faut le lire… et dès le lendemain de son décès, une amie me prête Cent ans de solitude… les dés en étaient jetés, j'étais partie dans la belle aventure de la découverte et de la lecture plaisir de ce très beau roman qui nous raconte la destinée incroyable de la famille Buendia et de la fondation et du déclin du village de Macondo. Dès les premiers mots, j'ai ressenti la même sensation que j'avais eu en lisant, il y a déjà bien longtemps, pour la première fois Isabel Allende et sa maison aux esprits… une belle claque ! Une claque positive…. une entrée dans une écriture différente, une mentalité, une façon de voir la vie, différentes…. là le merveilleux ou plutôt l'imaginaire côtoie la réalité, sans aucune frontière, pareil pour les morts et les vivants…. les morts reviennent discuter tout naturellement avec les vivants… les personnages de cette famille sont très particuliers, vivent très longtemps, surtout pour certains, certaines comme l'un des piliers de cette famille et de ce roman, Ursula, la mère, grand-mère, arrière grand-mère etc. Tous les personnages se mêlent et s'entremêlent… beaucoup se « mariant » en famille, avec une tante, une demi-soeur, une cousine… sans savoir toujours qui est qui…. les prénoms également se mélangent et changent peu…. on mixe allégrement, Aureliano, José Arcadio, Amarantha, Ursula, etc.
Ce roman « raconte » aussi au travers la famille Buendia l'Histoire et les légendes de ce pays… bien sûr pas chronologiquement, pas de manière purement historique, mais en « décalé », imagé… perso je ne connais pas assez, pour avoir tout reconnu, mais je sais, pour l'avoir lu qu'un très bel épisode dramatique du livre qui relate le massacre de plus de 3.000 personnes, des travailleurs en grève de l'industrie bananière et de leurs familles, et surtout aussi le silence et le déni de la version officielle, fait allusion à un épisode réel…. Je me permets de mettre ici un extrait de l'article « DÉCÈS DE GARCÍA MÁRQUEZ Relire "Cent ans de solitude" » écrit par l'écrivain colombien Juan Gabriel Vásquez paru dans le journal le courrier international. http://www.courrierinternational.com/article/2014/04/18/relire-cent-ans-de-solitude?page=all
« L'un de ces romans est bien entendu Cent Ans de solitude. Et pour illustrer, ne serait-ce que sommairement, la belle insolence avec laquelle ce type de roman affronte le monstre de l'Histoire, il n'y a pas de meilleur épisode de l'histoire colombienne que le massacre des plantations bananières, survenu le 6 décembre 1928. Peut-être connaissez-vous dans les grandes lignes ce qui s'est passé ce jour-là : la United Fruit Company, entreprise américaine qui exploitait depuis le début du XXe siècle les plantations de bananes de la côte Caraïbe, le faisait dans un mépris total du droit du travail colombien, et à maintes reprises ses milliers de salariés avaient menacé de faire grève. le 5 décembre, la rumeur court parmi les travailleurs que le gouverneur du département du Magdalena se rendra au village le lendemain pour entendre leurs doléances.
Une foule anxieuse se rassemble à la gare et refuse de se disperser malgré la décision du chef militaire de la province, le général Cortés Vargas, qui a interdit tout rassemblement de plus de trois personnes, annonçant qu'il n'hésiterait pas à faire tirer sur la foule si nécessaire. Les militaires donnent aux ouvriers cinq minutes pour se disperser, après quoi ils se mettent à tirer au hasard. le général Cortés Vargas reconnaîtra les faits, les justifiera au nom du maintien de l'ordre public et déplorera la mort de neuf manifestants. Peu après, l'ambassadeur des Etats-Unis parlera de cent morts, puis de cinq cents ou six cents, et, dans un rapport remis au département d'Etat, il finit par parler de plus de mille. On n'a jamais su le chiffre exact, mais les faits de cette journée, et surtout l'impossibilité de confirmer la vérité historique, sont restés gravés dans la mémoire culturelle colombienne. le caricaturiste Ricardo Rendón les a immortalisés dans la presse nationale, un grand romancier, Alvaro Cepeda Samudio, leur a consacré un roman entier, La Casa grande, puis García Márquez les a explorés dans l'un des meilleurs chapitres de Cent Ans de solitude ».
Voilà… je trouve qu'il était important de souligner, que ce roman va bien au-delà du « simple » merveilleux…
Bref, ce gros livre m'a paru encore trop rapide tellement j'ai pris plaisir à le lire, …. Alors si vous ne l'avez pas encore lu, n'attendez plus !
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