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Critique de JeanPierreV


"Mais si je ne témoigne pas de cette tribu clinique, dont seuls d'obscurs traités et des manuels déshumanisés gardent la trace, qui d'autre le fera ?" (P. 64)...
Une tribu familiale, ou plutôt deux tribus, paternelle d'une part, maternelle d'autre part, qui se rencontrèrent à la fois sur les bancs de l'Université , dans les chambres d'hôpitaux et s'unirent sur ceux de l'Eglise...des mandarins sur plusieurs générations...des lignées ininterrompue jusqu'au père de Jérôme Garcin, un père qui préféra l'édition au stéthoscope.
Jérôme Garcin prend la plume pour décrire cette histoire familiale, ces vocations de médecins, mais aussi pour justifier presque son choix de ne pas avoir voulu faire partie de cette lignée, pour expliquer des traumatismes, des pertes qui l'éloignèrent d'une vocation qui ne l'attira pas, pour partager l'histoire de quatre générations de médecins, auprès du Piton de la Fournaise, dans les chambres d'hôpitaux parisiens...
L'enfance de Jérôme se passe auprès de ses deux grands pères.
Son grand-père paternel était un neurologue qui identifia un trouble neurologique invalidant auquel il laissa son nom... un grand père toujours cravaté, même pour aller peindre sur la plage..Son grand père maternel appartenait, quant à lui, à la dynastie des Launay....Des générations d'étudiants en médecine, les accompagnaient lors de leurs visites quotidiennes dans les salles communes ou les chambres d'hôpitaux.
Mais surtout Jérôme souffre, quant à lui, depuis son enfance d'un manque. du manque d'une part de lui-même, de la perte de son frère tué par un chauffard. Une perte dont lui parlera sa grand-mère "Mam me raconte le garçon que j'ai été dans les mois qui ont suivi la mort d'Olivier, me décrit très précisément ma détresse, ma sidération, mon repliement, mes jeux solitaires, mes crises d'angoisse, mes insomnies, mes appels au secours, et aussi ma manière bravache de dévorer la vie, de manger pour deux, de feindre d'ignorer le drame qui, en me traumatisant, m'a métamorphosé au seuil de mes six ans"
Son grand-père côtoyant la mort chaque jour était incapable d'en parler..
C'est peut-être le syndrome qui explique la personnalité de l'auteur Jérôme Garcin, sa sensibilité, son choix de vie, ses titres...Il avait six ans quand il perdit ce frère aîné.
"Quelle consolation ou quelle argumentation, enfin, suis-je donc allé chercher en visitant cette dynastie de mandarins ? Peut-être l'idée toute simple que si soigner, c'est sauver des vies, écrire, c'est les prolonger." écrira-t-il en fin d'ouvrage
Jérôme Garcin...qui, quant à lui, préféra la plume au stéthoscope, comme son père éditeur.
Une plume qui dans ce titre prend presque la forme d'une thérapie, du divan sur lequel ceux qui souffrent d'un manque, ceux qui s'interrogent sur eux-mêmes vont s'allonger...
Une plume qui nous permet de mieux le connaître. Et, en ce qui me concerne, de toujours l'apprécier
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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