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Citations sur La rhétorique (15)

La rhétorique commence en effet avec toute prise de parole qui ne se propose pas simplement le plaisir de la conversation, le plaisir de parler non pas pour ne rien dire, mais pour ne rien faire, sans objectif autre qu’un simple échange de propos, à supposer qu’un dialogue sans enjeu soit vraiment possible
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Les sophismes consistent […] dans l’utilisation de la forme du syllogisme à partir de propositions fausses :
Tous les hommes ont des cornes
Or Socrate est un homme
Donc Socrate a des cornes.
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Aristote en effet fait naître la rhétorique en Sicile lorsque, les tyrans expulsés dans le premiers tiers du Ve siècle, il convient de redistribuer à leurs propriétaires les terres qui leur avaient été confisquées. Cela ne va évidemment pas sans contestation, et c’est donc dans un cadre procédurier que se fait jour la nécessité d’une technique de la parole, qui évite de régler les conflits par la force physique.
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Aristote comme Platon fait remonter à Zénon d’Elée la découverte de la dialectique. Dans le Phèdre, l’art de Zénon est défini comme l’art de l’antilogie, c’est-à-dire comme art des discours contradictoires. Ce sont les sophistes, Gorgias et Protagoras en particulier, qui fondèrent la méthode dialectique, confrontation de deux thèses opposées.
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Ferme la fenêtre, dit l’un, et l’autre comprend fort bien que ce dont il est question, ce que, selon le degré de mésentente, on lui reproche, c’est de ne pas être sensible au froid, de gaspiller l’électricité, de ne pas se soucier de son interlocuteur… A vrai dire, il ne s’agit même plus de vraisemblable, mais de ce qui est ressenti par l’un et par l’autre.
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Avec le dilemme, c’est une alternative entre deux propositions opposées qui est envisagée. […] Pour prendre un exemple de la vie quotidienne, on peut songer à la phrase […] : il n’est jamais content ! On peut développer ainsi le raisonnement :
Si je cherche à lui plaire, il est furieux.
Si je ne me soucie pas de lui, il est furieux.
La conclusion, c’est qu’il vaut mieux ne rien faire, ce qui au moins ne demande aucun effort. Le dilemme qui semble faire le tour d’une question a les apparences d’un raisonnement solide, alors qu’il repose souvent sur une simplification des données, et sur le refus d’envisager des solutions intermédiaires.
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Si l’éloquence a perdu la place essentielle qu’elle occupait dans la civilisation antique, la rhétorique a su occuper le terrain de la littérature, comme elle occupe de plus en plus celui de la communication. On a voulu la croire morte. Mais au lieu de la laisser reposer en paix, toute la première moitié du XXe siècle s’est acharnée sur son cadavre et, à force de parler de la défunte, on a fini par la ressusciter. A une époque où la publicité nous traque à tous les coins de rue, où la solitude et le silence sont devenus un luxe, c’est bien un nouvel empire qu’elle est en train d’édifier sur les traces de l’ancien.
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Face est du style sublime ; visage du style médiocre ; garbe, frime, frimousse du style burlesque. Demeure est du style sublime, habitation du médiocre, manoir du comique. Mer, océan sont de tout style ; l’humide, le moite élément, la plaine liquide ne se disent que dans le sublime.

-Traité de stile, Mauvillon cité par Guiraud-
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[…] Si l’on a besoin des ressources de la rhétorique, c’est que l’on veut défendre une cause qui ne saurait s’imposer par elle-même et qui donc est fausse ou immorale […]. Et il est de fait que les sophistes pratiquaient un relativisme qui ne laissait guère de place à la certitude de la Vérité : « L’homme est à la mesure de toutes choses », disait Protagoras dans une formule célèbre, « pour celles qui sont, mesure de leur être, pour celles qui ne sont pas, mesure de leur non-être ». C’est ce que J. de Romilly appelle la doctrine de la table rase, qui élimine toute croyance en une vérité objective.
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Une série de procédés consiste à désorienter l’adversaire non pas par des arguments, mais simplement par l’attitude que l’on adopte. […]
On peut aussi accabler l’autre sous une foule de questions, si bien qu’il ne saura pas à quoi répondre, ou le stupéfier par un enchaînement de paroles au besoin absurdes. Nous pourrions appeler cette stratégie celle du bâton enduit de confiture de roses, comme dit Alphonse Allais, qu’on ne sait pas par quel bout prendre. C’est une stratégie qui repose sur le fait que plus les choses sont obscures, plus le public désorienté pense qu’elles sont profondes.
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