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Citations sur Petite ville (9)

Sous la voie lactée le voile est levé.
Le profil pur des statues révèle la vérité.
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Il suffira de quelques mots sur du papier pour faire tout exploser. Et d'un mégot de cigarette pour embraser la nuit et embrasser le jour. Bientôt tout sera plus clair.
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Extérieur nuit.
La break noire roule silencieusement dans les rues de la petite ville. Empruntant toutes les voies,artères et ruelles, comme une caméra dans le système circulatoire d'un corps au sang noir. Marquant parfois des arrêts. Le mouvement et la rupture de mouvement aident à réfléchir. Un stationnement prolongé devant la maison du Truc. Rien. Redémarrage tandis que la musique et les mots de Nick Cave se répandent dans l'habitacle.
« They call me the wild rose, but my name was Elisa Day... »
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Le ménage ne semblait pas avoir été fait depuis des années, pourtant il y avait des restes de repas et un vieux poste de télévision avec le point rouge en veille allumé. « En veille » ! Il y avait bien un semblant de vie ici. L'électricité fonctionnait ; elle avait donc pu voir de la lumière à la fenêtre. La maison toute entière était en veille, simulant le sommeil. Le Truc était peut-être « en veille » lui aussi au premier étage, ou bien comatant dans un profond sommeil alcoolisé. Traversant la pièce en silence, elle s'engagea sur l'escalier en bois qui conduisait à l'étage. Cet « ogre » était-il là ? Il fallait en avoir le cœur net.
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Allumer une bougie dans un petit pot en verre et le placer près de la fenêtre. Odeur de cire et parfum de gardénia. La flamme vacille et se reflète sur la fenêtre, écran sur la nuit. Elle contemple le reflet de son visage, en essayant d'imaginer à quoi ressemblerait Niki aujourd'hui. L'image ondule et un instant elle a l'impression qu'un autre visage se superpose au sien, mais l'effet est de courte durée.
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Le mépris c'est la ronde dans laquelle on ne veut pas vous faire entrer.
C'est la poupée qu'on ne veut pas vous prêter.
C'est le nom volontairement écorché.
C'est la place jamais concédée.
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Du plus profond de sa tristesse l'adolescente a appris à aimer cette ambiance. La ville lui appartient. Elle arpente ses rues désertes, se fond en elles comme un fantôme ; les vitrines ne lui renvoient presque plus son reflet. Libérée des apparences et des jugements, elle flotte plus qu'elle ne marche. Elle se perd dans cette atmosphère à la fois familière et étrange. Le seul son qu'elle entend est celui des nombreuses fontaines devant lesquelles elle passe. Elle s'arrête devant les statues muettes pour les caresser. Elle se balance sur les balançoires du parc qui grincent dans la nuit., dans ce parc vide d'amis, dans cette vie vide de tout. Elle contemple fascinée le ciel rempli d'étoiles, hume les odeurs de la nuit. La nuit c'est la vie sans les humains. Cela a quelque chose de magique, c'est là qu'elle se sent le plus vivante. Elle ne fait presque plus partie de la civilisation.
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Jolie petite ville, souriante et fleurie, traversée par le torrent clair aux truites arc-en-ciel. Nichée aux pieds des montagnes Pyrénées, à l'abri des dangers. Ici l'eau thermale guérit tous les maux. Chaque rue a sa pâtisserie, son docteur et sa pharmacie. Douceur, calme et sécurité. Tout le monde se connaît, au moins de nom, au moins de vue, de loin ou de près, de réputation, fausse ou vraie. D'esclandres au marché en ragots chuchotés, ici la rumeur a de la valeur. Elle vous sera délivrée avec plus de facilité que la position d'un coin à champignons. Parfois sous le pont, on s'étonnera de trouver, un pendu, un noyé, un vélo rouillé. Sans comprendre la cause et l'effet. Puis l'événement sera oublié.
En haut de la colline surplombant la ville, une Vierge de marbre veille.
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Petite ville aux habitants pétrifiés. Les corps des statues interrogent la nuit. Ombres blanches et sinueuses inscrites en faux sur les ténèbres comme des points d'interrogation. Rien à lire dans leurs yeux vides, pas une onde sur leurs lèvres muettes. Créatures minérales sans âme et conscience, vous ne parlerez pas. Après le froid il y aura le froid et encore le froid. Après la nuit encore la nuit.
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