p.31 " Cette idée qu'il pouvait partir d'un moment à l'autre nous a accompagnés bien souvent. Même si cela peut créer une certaine appréhension, cela présente beaucoup d'avantages. D'abord on a conscience que l'autre ne nous appartient pas, qu'il nous est donné dans l'instant présent et qu'il nous faut en profiter."
p.26 Parler la mort, Des mots pour la vivre de Léon Burdin, aumônier d'hôpital.
"Adopter, par principe, la stratégie du silence, c'est prendre son parti d'une grave erreur sur l'homme : c'est même postuler que ce dernier n'a pas les ressources nécessaires sur lesquelles s'appuyer pour vivre sa mort, c'est-à-dire faire d'elle un acte humain. Surtout c'est lui retirer, tandis qu'il le désire au fond de lui-même et attend de l'autre un signe en ce sens, la chance de répondre au dernier grand appel de sa vie. Accepter sa mort lorsqu'en vient le moment n'est pas une oeuvre négative, qui serait d'abaissement ou de renoncement ; c'est, au contraire, ouvrir en soi une source d'où peuvent jaillir paix, force et souveraine liberté."
p.15 "Il avait vite compris que la vraie révolution commence par se changer soi-même."
p.11 "Vous ne pouvez imaginer combien nous avons été heureux au cours de cette année que nous savions être la dernière passée ensemble. Pierre a dit un jour à un ami : "Avec Sylvie, nous pataugions dans le bonheur comme un bébé dans son bain." Il n'éxagérait rien en disant ces mots. Ce qui nous a considérablement aidés pour cela, ce que je voudrais partager avec vous, et qui est à la portée de tous, croyants ou non croyants, c'est un long compagnonnage avec l'idée de la mort. La mort toujours présente dans un coin de la pièce, que nous évoquions ensemble presque tous les jours, depuis des années. La mort vers laquelle nous allons tous, et qui, si on la regarde par le bon côté, donne un prix incroyable à la vie."
p.9 "Il va me falloir ranger les papiers et les placards de la maison. Et puis reconstruire autre chose, ailleurs ; continuer, comme il l'a toujours fait, à regarder la vie avec bienveillance et chercher, dans les réalités quotidiennes, les magnifiques perles qui s'y trouvent, même si elles sont quelquefois cachées."
« Peu importe la façon dont on meurt ; peu importe l’âge auquel on meurt. Ce qui compte c’est ce qu’on a vécu. Ce qui demeure ce sont les instants d’amour que l’on a donnés. Le reste n’existe pas et n’a aucune importance. »
« C’est bien parce que je vais mourir un jour que chaque instant de ma vie est unique et a du prix. »
« Ne pas vouloir que quelqu’un meurt parce qu’on est attaché à lui est bien compréhensible, c’est un désir tout à fait légitime. Mais est-ce une raison suffisante pour obtenir un miracle de la part de Dieu ? »