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Critique de Piatka


Le postulat de départ de " Clair de femme" est tout à fait tragique.
Tout commence par une rencontre entre un homme désespéré dont la femme est en train de mourir, et une femme endeuillée par la perte de sa fillette dont le mari lourdement handicapé est en sursis. Je craignais vraiment que cette fois-ci l'auteur ait un peu " chargé la barque ", pour être franche.

Mais cette rencontre sert avant tout de prétexte à Romain Gary pour disséquer avec brio, à sa manière aigre-douce, ce qu'est un couple, ce qui le soude mais aussi ce qui concourt à le désagréger. Les deux héros du roman, prisonniers chacun de leur indicible douleur, vont chaotiquement se rapprocher pour tenter de survivre et retrouver malgré tout le chemin de l'amour.
Toutes leurs tentatives de partage ou d'éloignement, telle une valse hésitante qui ne trouve pas son tempo, rythment le roman, comme elles rythment les débuts d'un couple. C'est à la fois douloureux ET plein d'espoir : c'est beau et fort bien écrit. J'ai beaucoup apprécié comme toujours avec Romain Gary son sens des formules ciselées qui touche au coeur du vécu et des émotions du lecteur.

Si je devais n'en retenir qu'une ce serait celle-ci :
" La plus cruelle façon de m'oublier, ce serait de ne plus aimer ",
formulée par la femme du héros masculin qui sait qu'elle va mourir et lui demande de partir à la rencontre d'une autre femme. Triomphe de l'amour sur la mort.
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