Tout au long de cette relecture, j'ai repensé à ce que je connaissais de
Romain Gary: son enfance et la manière dont il l'évoque dans Promesse de l'aube, son couple avec
Jean Seberg, son suicide 5 ans après l'écriture de ce roman... j'en viens à la conclusion que
Romain Gary fait partie de ces êtres multiples, changeants, capables de s'identifier au pluriel - ce que ses nombreux pseudos confirment.
Car, entre
la Promesse de l'aube et
La Vie devant soi, il y a quand même une sacrée différence stylistique, même si, c'est vrai, on y retrouve cet amour inconditionnel d'un jeune garçon pour une femme - une mère - seule et farouchement protectrice.
Comme lors de ma première lecture, c'est vrai que j'ai parfois trouvé éprouvant cette oralité de la langue et les multitudes de double sens qui en découlent, mais je ne peux qu'admirer ce travail d'orfèvre qui fait que d'erreurs syntaxiques, lexicales, découlent d'autres vérités subtilement subversives.
Mais, surtout, Momo est un garçon terriblement, terriblement attachant qui fout le cafard comme ce n'est pas possible... sans parler de madame Rosa, traumatisée à vie de la déportation dont elle est revenue à jamais changée.
Ce livre est d'une humanité incroyable, et il faut le lire et le faire lire à nos jeunes.