Citations sur Pourquoi j'ai choisi d'avoir un chien (et pas un enfa.. (19)
Lorsqu'on fait un enfant, on le fait avant tout pour soi, ou éventuellement son conjoint, mais ça ne peut pas être pour sauver l'espèce, ni pour le bonheur d'un être vivant qui n'existe pas encore.
Je n'ai aucune aigreur, aucun regret, je ne pleure pas la nuit sur le souvenir d'un enfant que je n'aurai jamais. Mon choix est le fruit d'une réflexion. L'écoute attentive de mon corps. L'indifférence aux injonctions sociétales. Le reflet d'un parcours de vie. L'expression d'une liberté.
Les petits d'hommes sont eux aussi happés de plus en plus précocement par ce monde du numérique, du virtuel et de l'intelligence artificielle, et ils ne sont pas à blâ-mer, la société est ainsi faite. Suis-je une « réac » ? Peut-être un peu. Mais la jeunesse actuelle, ses loisirs et son mode de vie ne me séduisent pas et ne me donnent pas une vision du monde très optimiste. Nous appauvrissons nos êtres et nous nous dépouillons de notre part animale pour nous en remettre à la data et aux algorithmes. Alors je vois l'animal dans nos vies, et mon Colonel, comme un refuge et un garde-fou. Je suis convaincue que c'est ce que ressentent, inconsciemment, beaucoup de propriétaires de chiens et de chats. Nos animaux ne seront jamais pervertis par nos agissements ou l'environnement dans lequel ils évoluent, ni par la technologie, l'argent, la quête de pouvoir. De leur naissance à leur mort, ils restent authentiques et fidèles à ce qu'ils sont. Mon chien, c'est un peu la victoire de la nature sur un futur décourageant. À cette pensée, je passe la main dans le pelage de Colonel qui dort, collé à moi. Cette présence est rassurante et cette confiance bouleversante. Poils durs, « poils de sanglier » comme j'aime à le préciser quand on me fait cette remarque : « il n'est pas très doux à cares-ser. » J'ai une bête à la maison. Et ça fait un bien fou de toucher cette bête et de la respirer. Ça ancre dans le sol, et ça élève tout à la fois ; ça suscite un questionnement sur l'épaisseur (ou la finesse) de la frontière entre les humains et les animaux. Leurs émotions, leurs sentiments, leur personnalité, leur recherche du bonheur et du bien-être, leur vérité nous guident, en tout cas, vers un peu plus d'humilité.
Toutes les mains d'une famille se rencontrent sur le dos d'un chien.
Qui es-tu ? Mon chien, mon compagnon, ma rafale de joie, mon partenaire, mon fils poilu… tout ça à la fois. Toujours est-il que tu as valu qu’un jour j’écrive un livre pour expliquer pourquoi j’avais choisi d’avoir un chien et pas un enfant.
Cessons de dire que la disparition d’un animal ne se compare pas avec la disparition d’un proche. C’est absolument faux. Ce n’est pas la qualité de l’être disparu qui conditionne l’intensité du deuil, mais bien le degré d’attachement.
Leurs émotions, leurs sentiments, leur personnalité, leur recherche du bonheur et du bien-être, leur vérité nous guident, en tout cas, vers un peu plus d’humilité.
Mon chien, c’est un peu la victoire de la nature sur un futur décourageant. À cette pensée, je passe la main dans le pelage de Colonel qui dort, collé à moi. Cette présence est rassurante et cette confiance bouleversante.
Mais je crois que la plus belle représentation du chien comme membre de la famille, c’est Jean-Louis Aubert qui me l’a donnée, lorsque j’ai eu la chance de passer une belle soirée entre amis à laquelle il assistait également. En plus d’être un musicien et un chanteur hors pair, Jean-Louis Aubert est un amoureux des chiens, il en a toujours eu. Modèle berger allemand essentiellement. Et ce soir-là, il m’a dit cette phrase magnifique : « Toutes les mains d’une famille se rencontrent sur le dos d’un chien. »
Même si mon choix de vie assumé « pas d’enfant mais un chien » me donne, et ce n’est pas pour me déplaire, un petit côté singulier, c’est toujours rassurant de pouvoir s’identifier à d’autres personnes qui vous ressemblent. Pour pouvoir échanger, partager ses expériences, se donner des conseils, avoir une écoute compréhensive et dépourvue de jugement. Bref, ne pas se sentir seule ou ne pas être considérée comme la farfelue du groupe.