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3,64

sur 74 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Parue à la rentrée 2015, l'édition française de Six jours avait fait l'effet d'une déflagration par son ambition et sa puissance narrative, nous faisant découvrir un écrivain déjà au faîte de son art : Ryan Gattis. Depuis, ce dernier a publié Air (non traduit en français) et En lieu sûr (Safe en V.O) dont l'action se déroule sur 3 jours à Los Angeles, avec deux narrateurs, héros d'un roman noir assez décevant vu les attentes mises dans le talent de l'auteur. En lieu sûr voudrait être une sorte de tragédie grecque, intime et sociale, situé dans la période immédiate avant la crise des subprimes mais ce qu'il raconte n'a pas la force nécessaire pour y parvenir. Certes, les deux personnages principaux sont très fouillés, se mouvant dans un marigot aux émanations délétères où s'ébattent membres de gangs et représentants d'organisations officielles (FBI, Stups) tout en jouant sur les deux tableaux. Et leurs tourments, avec plusieurs flashbacks explicatifs, ne sont pas moins empreints d'ambigüités et de douleurs. Mais si le roman n'a pas l'impact qu'il devrait, c'est en grande partie dû au style oral voulu par Gattis qui en français donne une langue vernaculaire assez pénible à déchiffrer, plutôt grossière même, avec l'impression au final que l'on se trouve dans une banlieue hexagonale plutôt qu'à Los Angeles. Evidemment, la traduction d'En lieu sûr a dû être difficile mais le résultat n'est vraiment pas probant, même avec la playlist punk-rock, donnée en début d'ouvrage, qui sert de B.O à l'un de ses deux héros, En lieu sûr se lit sans ennui, bien sûr, mais ne peut se comparer à l'emprise dévastatrice de Six jours que Ryan Gattis aura bien du mal à égaler dans le futur.
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Ce thriller atypique m'a déstabilisée par son style : une langue sèche, proche de l'oralité, beaucoup de termes argotiques et des mots d'espagnol, sans oublier une construction plus proche de la langue parlée qu'écrite, aucune négation etc. Je comprends l'idée de l'auteur, qui est de nous immerger dans la vie des deux personnages issus du ghetto de Los Angeles, je sais bien que des truands ou ex-truands n'utilisent pas l'imparfait du subjonctif ou des alexandrins, mais je n'en demande pas tant. La grande majorité des polars sont bien écrits, du moins avec une langue correcte, et cela ne leur enlève rien, bien au contraire. Les audaces stylistiques existent depuis longtemps, mais elles me rebutent, sans doute de mauvais souvenirs scolaires du Nouveau Roman. Je sais que cela peut sembler le fruit d'un esprit étroit, mais un roman avec une langue hachée et déstructurée comme celui-ci me déplait immédiatement. Je l'ai donc lu sans plaisir et ne le recommande pas, sauf aux amateurs de ces styles particuliers, et je sais qu'il n'en manque pas.

Si la forme m'a immédiatement et totalement déplu, l'histoire est assez originale, même s'il m'a fallu plusieurs chapitres pour comprendre de quoi il retournait. On suit deux personnages, Ghost, ex-drogué devenu serrurier et perceur de coffres-forts pour les agences gouvernementales, et Glasses, le porte-flingue d'un gros trafiquant de drogue, qui sert d'agent double à la DEA car on lui a bloqué ses avoirs. Nous sommes en septembre 2008, au début de la crise des subprimes, l'action se déroule sur moins de trois jours. Ghost est complètement hanté par son passé, il a été toxicomane, sa mère est une prostituée, mais surtout il a réchappé à un cancer seize ans plus tôt. Durant son hospitalisation, il a rencontré Rose, ils se sont aimés à la folie, mais elle n'a pas survécu. Elle lui a légué une cassette audio avec des morceaux de hard rock qu'il écoute en boucle depuis, et surtout la volonté de rester clean. Glasses est marié et a un bébé, il a de l'argent propre sur son compte, mais la DEA le lui a bloqué pour le forcer à travailler pour eux, il vit donc très dangereusement en espionnant son patron, un gros bonnet de la drogue. Ghost apprend que son patron, le père de Rose, est criblé de dettes à cause de la crise, il risque de tout perdre et la petite soeur de Rose ne pourra pas aller à l'université. Il décide de les sauver en volant le contenu d'un des coffres qu'il doit forcer pour le FBI, il doit faire en sorte de se faire prendre ni par les autorités, ni par les trafiquants à qui le contenu appartient. Mais son projet met en danger Glasses, dont le double jeu risque d'apparaître, aussi les deux hommes s'affrontent-ils.

L'auteur nous présente Los Angeles dans une version bien sombre, on est loin des paillettes. Les deux protagonistes sont issus de la communauté mexicaine, version défavorisée et stupéfiant. Ils sont pauvres et survivent plus qu'ils ne vivent. Des évènements personnels et familiaux vont les obliger à se remettre en question et à réfléchir au sens à donner à leur vie, ou à ce qu'il en reste. Les ravages de la crise des subprimes sont en filigrane du roman, avec l'idée que les vrais méchants ne sont pas forcément ceux qu'on croit.

Je n'ai vraiment pas adhéré à ce roman, j'attendais mieux de ce polar américain, genre que j'aime beaucoup d'habitude, mais cette fois la forme a eu raison de ma patience, je l'ai lu jusqu'au bout mais sans plaisir. Merci à Netgalley et aux Editions Fayard pour leur confiance.

#EnLieuSûr #NetGalleyFrance
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Situé à Los Angeles en septembre 2008, quelques jours avant la crise financière des « subprimes », ce roman noir est très puissant. La part de critique sociale (les gangs, la drogue, les rapports ambigus entre police fédérale et maffieux) est bien présente. Mais ce qui m'a le plus marqué c'est le parcours d'un des deux personnages principaux, nommé Ghost, dont on suivra le calvaire pendant ses derniers jours.
Ancien jeune toxicomane et criminel, il a cessé cette spirale de la déchéance au début des années 1990, grâce à la rencontre de Rose, une jeune fille gravement malade. Lui aussi se bat à ce moment-là contre une tumeur au cerveau. Il s'en sortira, mais pas elle. Au début du roman, plus de quinze ans après la mort de Rose, Ghost ne s'en est toujours par remis. Il est abstinent aux drogues, a trouvé un emploi d'intervenant auprès d'une agence fédérale de lutte contre la drogue car il est un talentueux serrurier et perceur de coffres en tout genre. Mais sa tumeur revient, et il sait qu'il n'a plus que peu de temps devant lui. Et il a un grand projet qu'il voudrait achever en mémoire de Rose...
L'autre personnage principal est un membre d'un gang de trafiquant de drogues, Glasses. En apparence loyal et inflexible, il est en fait à la solde de la Police. Il est obsédé par son devoir de mettre sa famille à l'abri du danger et du besoin, dans un lieu sûr.
Beaucoup d'autres personnages gravitent autour de Ghost et Glasses, dangereux et pathétiques pour la plupart. L'intrigue alterne les chapitres Ghost et les chapitres Glasses, sans un temps mort. Elle est dans l'urgence, comme ses personnages. Ryan Gattis a inclus une bande-son à son roman : une compilation de punk-rock que Rose avait faite sur cassette audio pour Ghost. Même si la plupart des titres me sont inconnus, ils sont commentés au fil de l'intrigue et rajoutent un fond très réussi de désespoir adolescent au contenu du roman. Belle découverte en ce qui me concerne.
Merci aux éditions Fayard et à NetGalley pour m'avoir donné accès à l'édition numérique de ce titre.
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Ok, je ne vais pas y aller par 4 chemins : je n'ai pas aimé ce livre.
J'ai même rarement lu aussi lentement un livre !
Pourquoi ?
Avant tout le style. Une horrible impression de déjà lu qui ne me quittait pas.
Puis il y a le phrasé. Bien ancré dans la rue, avec le vocabulaire qui déroute parfois.
Enfin, la narration. Ghost et Glasses nous donnent leurs visions et parfois elles sont trop lentes, voir même répétitives.
Un livre est une rencontre et celle-ci n'a pas eu lieu.
Evidemment je ne vais pas m'arrêter là.
L'histoire commence doucement, presque nonchalamment, avec Ghost qui se prépare à forcer un coffre-fort pour la DEA.
Pour un homme dont c'est le métier, rien de bien exceptionnel.
Là où commence les ennuis c'est quand on apprend qu'il veut prendre le contenu de ce coffre pour aider son mentor à ne pas se retrouver à la rue.
Arrive Glasses et avec lui aussi il y a quelques problèmes qui le suivent de près et qui pourraient le conduire avec sa famille et son beau-père, à perdre tout ce qu'il a.
Si Ghost, après des années plongé dans la drogue, avait réussi à reprendre le droit chemin, Glasses lui n'a jamais quitté le gang.
Les deux ne se connaissent pas mais leurs destins vont être liés par le coffre que veut vider Ghost.
D'habitude les chasses à l'homme ont d'un coté la Police et de l'autre le malfrat.
Là, ce cher Ghost devra échapper à la police et au gang en même temps.
Tout ça sur fond de crise économique qui ruine et met à la rue plusieurs milliers de familles aux Etats Unis (subprim).
Très sombre, cette histoire est travaillée pour nous plonger dans un monde où les choix sont rares et où les mauvaises décisions, prises à la volées, ruinent des vies.
J'aurais dû aimer car les deux personnages principaux sont bien construits et se ressemblent dans leur quête du bonheur. Mais non.
Peut-être que si l'auteur avait utilisé un autre style de narration ?…
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▶️Los Angeles 2008 ; Ricky Mendoza, dit "Ghost", ex junkie, ex grand délinquant, désormais clean et rangé des camions, force des des coffres-forts pour le compte du FBI et pour d'autres agences gouvernementales...
▶️14 septembre 2008 : il décide de garder pour lui le contenu du coffre qu'il perce, sous le nez du FBI et des gangsters à qui il appartient...
▶️Rudy Reyes, dit "Glasses", est porte-flingue d'un gros caïd de la drogue et veut tout arrêter pour s'enfuir et mettre sa famille à l'abris ; en attendant, il recherche Ghost...
▶️Une double narration ici - Ghost et Glasses prenant tour à tour la parole - deux personnages en quête de rédemption, animés par la volonté de reconstruire leur vie ...
▶️Le roman alterne des scènes d'action haletantes et des passages introspectifs, comme des respirations dans le récit tout de même assez violent...
▶️Un roman très noir sur fond de crise des subprimes à venir .... Los Angeles est ici le 3ème personnages du récit, avec ses décors de cartes postales, ses quartiers chics et ses bas-fonds...
▶️Une écriture sèche, âpre, argotique.... pour un roman noir, très noir et incandescent....
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Lu dans le cadre du Jury prix des lecteurs du Livre de poche, le résumé me paraissait plutôt alléchant, changeant des habituels thrillers et policiers que je lis.
Ma lecture a plutôt bien commencé avec la présentation de chacun des narrateurs. Et oui, il y a 2 narrateurs dans ce roman. Chaque chapitre alterne à la première personne, une fois Ghost, une fois Glasses. Il faut bien garder en tête chacun des 2 profils, ce qui est plutôt simple car même s'ils partagent plus qu'il n'y parait, leur "fond de commerce" est totalement différent.
Ce qui m'a plus gêné est l'absence de négation : "ne" n'existe pas dans ce roman, "Il y a" non plus, remplacé par le très oral "ya". Ce qui colle plutôt bien avec le cadre : gang, drogue, argent sale. J'ai fini par m'y faire mais cela m'a quand même un peu dérangée.
Concernant l'histoire, elle m'a lassée. J'ai fini par m'ennuyer un peu avant la moitié. le plus intéressant est finalement la psychologie des personnages, leurs remords, leurs regrets, leur envie d'une vie meilleure loin de leur vie passée. Et puis l'évidence de la mort, le rapport à la maladie, dans le présent et le passé. C'est vraiment ce que je retiendrai de cette lecture, la remise en question de soi-même.
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Décevant, après "6 jours". Se lit, mais rien de bien notable.
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