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Critique de jamiK


Laurent Gaudé a pris le risque de s'attaquer à un genre populaire, loin de ce qu'il fait d'habitude, au risque de voir les fans de dystopies, de cyberpunk et de polar lui tomber dessus à bras raccourcis. Mais qu'est-ce que ce snobinard vient nous narguer dans notre pré carré, qu'est-ce qu'on en a à faire des états d'âmes des personnages, de son écriture littéraire prétentieuse. Et les fans de sa poésie, de son écriture, vont se dire : mais qu'est-ce qu'il est allé se fourvoyer avec ces crimes sordide, ces histoires de flics, de trafic et de politiciens véreux, ce monde à la Blade Runner avec des humains augmentés à base d'implants, où est partie sa magie mythologique.

Pour ma part, je me suis dit qu'il était dommage que toute la littérature dystopique et cyberpunk ne soit pas aussi bien écrite. Quel plaisir de retrouver son style ciselé, ce rythme de la langue dans un genre qui ne brille pas toujours pour son style. Je me suis dit que Laurent Gaudé peut toucher à tout, c'est toujours un bonheur de lecture, parce qu'il a toujours cette écriture si envoûtante, élégante et dure à la fois, cinglante et pénétrante.

Sans être le plus pointu des romans d'anticipation, il nous apporte des réflexions, sur l'économie et la politique, avec cette histoire de rachat de pays par des multinationales, et surtout, il nous pose des personnages magnifiques dans leur désespoir, leurs désillusions, il y a du panache chez Zem et Salia. La résolution de l'enquête n'apportera ni satisfaction, ni rédemption, elle ne sert à rien d'autre qu'à se retrouver face à ses démons, à son inutilité. C'est surtout un roman sur le désenchantement, hanté par les regrets de nos erreurs passées, de nos lâchetés. Comme d'habitude, Laurent Gaudé ne brille pas par son optimisme. Mais c'est encore un grand roman sur le destin, sur l'impossibilité de maîtriser sa vie. Bref, c'est toujours du Laurent Gaudé comme j'aime.
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